Le travail de l’os, du bois de cerf et
de la corne à l’époque romaine :
un artisanat en marge ?
Actes de la table ronde instrumentum,
Chauvigny (Vienne, F), 8-9 décembre 2005
sous la direction de
Isabelle Bertrand
co-édition
monique mergoil montagnac
Association des Publications Chauvinoises
2008
In : I. Bertrand (dir.), Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
(Monographies Instrumentum 34), Montagnac 2008, p. 1-2
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Le travail de l’os et du bois de cerf à l’époque romaine : bilan et
perspectives de la recherche sur un artisanat “mineur”
Isabelle BERTRAND – p. 3-13
Technologie des matières dures d’origine animale à l’Âge du Fer en
Europe celtique
Delphine MINNI – p. 15-23
Une grille d’analyse pour décrire et comparer des ateliers de tabletiers ?
Michel FEUGÈRE, Vianney FOREST, Philippe PRÉVOT – p. 25-33
Le travail de l’os dans l’antique Samarobriva (Amiens, F) : première
approche
Annick THUET – p. 35-45
L’artisanat de l’os dans la ville-sanctuaire gallo-romaine du Vieil-Évreux
(Eure). État des connaissances
Laurent GUYARD – p. 47-53
avec la collaboration de S. Bertaudière, S. Zeller, C. Fontaine, J.-P. Goupy
Le travail de l’os à Rennes (Ille-et-Vilaine) à travers un canif à manche
sculpté trouvé 3-5 rue de Saint-Malo
Françoise LABAUNE – p. 55-63
avec la collaboration de G. Le Cloirec
Un atelier de travail de l'os à Chartres au IIIe s. ap. J.-C.
Dominique CANNY, Jean-Hervé YVINEC – p. 65-84
avec la collaboration de D. Labarre, M. Aubrun
Une fabrication de colle d'os dans le quartier de La Grande Boissière à
Jublains (Mayenne) ?
Vianney FOREST – p. 85-100
Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F) : lieux de
production et objets finis. Un état des données
Isabelle BERTRAND – p. 101-144
1
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Os, bois de cerf et ivoire à Rom (Deux-Sèvres). Quelques éléments de
réflexion sur l'approvisionnement en matière première et la distribution
des objets dans l'agglomération
Isabelle RODET-BELARBI, Nadine DIEUDONNÉ-GLAD – p. 145-163
Un artisanat de l’Antiquité tardive dans le théâtre de l’agglomération
antique de Drevant (Cher). La production de fusaïoles et autres objets en
bois de cerf et os
Christian CRIBELLIER, Isabelle BERTRAND – p. 165-185
Peignes et étuis en os et bois de cerf du théâtre de Drevant (Cher)
Isabelle BERTRAND – p. 187-193
État des connaissances sur la production de l’os à Orange (Vaucluse, F).
Étude et comparaison des ateliers du travail de l’os
Philippe PRÉVOT – p. 195-229
Les matières dures animales (os, bois de cerf et ivoire) dans la vallée de
l’Hérault : production et consommation
Michel FEUGÈRE, Philippe PRÉVOT – p. 231-268
La collection de tabletterie du Musée romain de Nyon (CH)
Caroline ANDERES – p. 269-274
Travail et décor des médaillons en bois de cerf. Analyse et essai
typologique
Émilie ALONSO – p. 275-281
Différences et identités de la vie quotidienne dans les provinces romaines :
l’exemple de la tabletterie
Sabine DESCHLER-ERB, Kordula GOSTENČNIK – p. 283-309
Letti funerari in osso di età romana: aspetti della produzione e diffusione
alla luce di alcuni rinvenimenti in Lombardia. Presentazione preliminare
di un letto da Cerveteri (Roma)
Chiara BIANCHI – p. 311-334
L’artisanat du bois de cerf à Iuvavum/Salzbourg, Autriche. Les manches
de couteau
Felix LANG – p. 335-342
2
In : I. Bertrand (dir.), Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
(Monographies Instrumentum 34), Montagnac 2008, p. 101-144
Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum
(Poitiers, F) : lieux de production et objets finis.
Un état des données
Isabelle BERTRAND
La ville antique de Lemonum est installée sur un
promontoire formé par les vallées de la Boivre et du
Clain. Elle se situe au cœur d’une région de transition
entre l’ouest et le centre des Gaules, le bassin de Lutèce
et l’Aquitaine ; délimitée au nord par la Loire et à l’est
par la Gartempe, elle est traversée par des axes routiers
majeurs reliant Tours (Caesarodunum) à Bordeaux
(Burdigala) et Nantes (Portus Namnetus) à Bourges
(Avaricum). Dès l’époque augustéenne, un réseau de
voies se met en place suivant un plan orthonormé et
des monuments publics viennent se caler sur les axes
principaux : amphithéâtre, thermes ... et forum dont
la localisation – place Charles-de-Gaulle ? – reste à
confirmer. À partir du Ier s., des quartiers d’habitations
et des boutiques se développent. Le quartier monumental sur le haut du plateau est abandonné au IVe s. ;
un rempart enserrant une quarantaine d’hectares est
construit au plus tard à la fin du IIIe s. ou pendant
le premier quart du IVe s. (Hiernard, Simon-Hiernard
1991, 117). Des nécropoles sont connues aux abords
de la ville : au nord-ouest, quartier de La Roche-La
Chauvinerie, au nord à l’emplacement de l’Hôpital-desChamps, au sud, quartier de Blossac-Saint-Hilaire et à
l’est, au lieu-dit les Dunes (Simon- Hiernard 2000, 23,
fig. 4).
(1)
jour, aucun travail sur la faune provenant de la ville n'a
été effectué, ni même amorcé ; ce qui nous prive de
certaines informations relatives à la matière première.
Par conséquent, cette étude ne saurait prétendre
proposer une synthèse mais plutôt établir un état des
lieux, qui servira, il faut l'espérer, de point d'appui à une
approche future plus complète.
L’examen des objets finis – 264 au total –
découverts en contexte, sur des sites de production ou
non, permet de compléter les connaissances sur les
produits ayant été diffusés dans la ville (2).
La cartographie des données relatives au travail
de l’os tient également compte des autres artisanats
identifiés sur les sites concernés ; ce afin de mieux
appréhender, dans la limite des informations fournies, la
situation et la corrélation des différentes activités de
production dans la capitale pictonne.
Présentation des sites de Lemonum, ayant livré des
témoignages du travail de l’os et du bois de cerf
À l’angle des rues Henri-Oudin et Paul-Guillon (le
“Berry”, fouille 1977) (fig. 1, n° 1)
Les rares écrits publiés sur ce site en proposent
une description relativement succincte : “une série de
cinq boutiques et ateliers s'ouvrant sur une voie antique
située sous la rue Henri-Oudin. L'atelier d'un bronzier
contenait encore creusets et outils, tandis qu'une autre
boutique livra en abondance des petits objets en os”
À Lemonum, la pratique d’une activité artisanale à
partir des matières dures animales (os et bois de cervidé)
est perceptible à travers l'examen des mobiliers venant
de quelques sites, auxquels s'ajoutent les collections du
Musée Sainte-Croix de Poitiers (Bertrand 1991a). À ce
(1) Musées de Chauvigny ; chercheur associé à l’UMR 5140 CNRS Lattes, équipe “Techniques, Productions et Consommations”.
(2) Inventaire des objets : Annexe 3. Le mobilier autre que celui conservé par les Musées de Poitiers se trouve au dépôt régional de l’archéologie
à Poitiers, sous la responsabilité du Service régional de l’Archéologie ; nous remercions le conservateur J.-F. Baratin, et ses prédécesseurs, de
nous avoir autorisé à le consulter. Les objets indéterminés (essentiellement des corps d’épingles ou d’aiguilles) représentent 5 % des objets
finis. Les dessins et les clichés sont de l’auteur, sauf indication contraire.
101
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Fig. 1 – Lemonum (Poitiers) : localisation des sites ayant livré des indices de travail de l’os/bois de cerf et/ou des objets finis.
(Nicolini 1979, 401). Ces quelques lignes évoquent
clairement la proximité des artisanats, mais laissent
à penser qu'ils étaient installés dans deux espaces
distincts. Une occupation du site du début du Ier au
milieu du IIe s. a été observée (3).
de documentation liée à l’opération de fouilles (Cat.
Poitiers 1978, 25, n° 201).
Les déchets proprement dits
Ils se présentent sous la forme de portions
prélevées dans des os longs (diaphyse), plus ou moins
épannelées, avec des extrémités parfois en biseau
(fig. 2) ; certains prennent l’aspect de baguettes facettées
(fig. 3a et b). La longueur moyenne des premières est
de 70,5 mm, celle des secondes est de 48 mm. Ces rejets
s’apparentent à ceux déterminés à Limoges (HauteVienne) (Vallet 2000, 199, fig. 7 : type 3).
Un lot d’objets en os (épingles, aiguilles, jeton,
éléments de charnières, cuillères (cochlear) et cuillèresondes) ainsi que des déchets correspondant à différents
stades de la préparation de la matrière ont pu être
étudiés ; quelques restes osseux récoltés sur le site
– sans autre précision – ont également été examinés
(voir Annexe 1).
Ce mobilier est malheureusement dépourvu
de contexte stratigraphique et les rares indications
conservées ne sont pas utilisables aujourd’hui, faute
Le mobilier examiné ne contenait ni épiphyse ni
portion de diaphyse sciée.
(3) Une petite partie du mobilier en alliage cuivreux et en os a été examinée. Déchets et ébauches ne sont pas accompagnés d’indications de
provenance, aussi il est impossible de connaître leurs répartitions par rapport aux vestiges.
102
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
a
Fig. 2 – Déchets de travail de l’os : rue Oudin.
Fig. 3a et b – Os épannelés et baguettes :
rue Oudin.
b
6
3
4
5
1
2
3 cm
0
7
8
Onze ébauches de cuillère à cuilleron circulaire,
de type cochlear, sont identifiables. Pour certaines, il
s’agit de cuillerons préparés dans une portion d’os long
(deux conservent la trace de la dépression longitudinale
naturelle de l’os) par enlèvements de matière formant
des facettes marquées sur l’arrière bombé de la pièce
Les déchets / ébauches
Certains éléments osseux ont subi une mise en
forme suffisamment avancée pour reconnaître l’objet
final souhaité (Ibid., type 5 : ébauches de matrice de
divers objets).
103
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
(fig. 4a, n° 1-3). Sur d’autres le contour du cuilleron a
été façonné, il est hexagonal ou arrondi (fig. 4b, n° 1-4).
Dans les deux cas, la face destinée a été creusée au tour,
est plane.
soit au niveau du raccord avec le cuilleron ou plus
bas.
Certains déchets sont des cuillères brisées dans le
sens de la longueur dont le manche est partiellement
conservé (fig. 4c).
Les ébauches de cuilleron en forme d’hexagone
présentent des dimensions proches – leur largeur est
en moyenne de 27 mm – ; celle des deux cuillères finies
– 26,7 et 25,5 mm – sont également voisines.
Au moins deux ébauches de cuilleron allongé,
semblable à celui des cuillères-sondes (Bertrand 2003a)
ou de certaines spatules (Béal 1983, 241) terminées par
une extrémité oblongue, ont été également reconnues
(fig. 4c).
Pour faire le manche, l’os a été épannelé (fig. 4b,
n° 3) ; sur les déchets conservés, cette partie s’est cassée
a
b
1
2
1
2
3
c
3
4
d
2
1
2
3
1
0
4
5 cm
Fig. 4a, b, c et d – Ébauches de cochlearia et de
spatules (ligulae) : rue Oudin.
3
104
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Enfin, de longues baguettes de faible diamètre
(< 6 mm environ), grossièrement façonnées, constituent
vraisemblablement une étape dans la fabrication
d’aiguilles ou d’épingles (fig. 3b). Elles sont comparables à celles découvertes à Limoges (Vallet 2000, 209210) ou Winchester (G.-B.) (Crummy 2001, 98-99).
stries irrégulières, plus ou moins circulaires. Des
cuillers de Chartres (Eure) (voir Canny, Yvinec infra,
p. 65), Lyon (Rhône) (Béal 1983, n° 789, pl. XLIV),
Augst (Suisse) (Deschler-Erb 1998, n° 229, pl. 12)
et du Magdalensberg (Autriche) (Gostenčnik 2005a,
pl. 16, 2) notamment, conservent des tétons centraux
caractéristiques d’une finition au tour. La torsade
grossière et les moulures du corps de la cuillère-sonde
n’ont pas non plus été réalisée au tour.
Des produits finis
Sur les trois cochlearia venant du site, un
exemplaire présente un cuilleron dont la partie bombée
est très mince, presque translucide, et le sommet aplati
avec une bordure en biseau : il s’agit d’un objet dont la
finition est de qualité moyenne. Les deux exemplaires
les mieux conservés ont l’extrémité du manche brisée
(fig. 5, n° 1 et 2) : sont-ce des objets cassés pendant la
phase finale de leur fabrication ou bien après usage ?
La production de cuillères est indiquée notamment
à Chartres (Eure-et-Loir) – avec des éléments fort
comparables illustrant le processus de fabrication
(Canny, Yvinec, op. cit.) – cette production est également
attestée à Alésia (Côte-d’Or) (Grapin 2005, 118, fig. ),
au Mans (Sarthe) (Deschamps, Vaginay 1990, 55-56),
à Sainte-Colombe-les-Vienne (Vassy, Müller 1922,
pl. IV) et à Winchester (G.-B.) (Crummy 2001, 98-99,
fig. 2 : Ier-IIe s.), pour ne citer que ces exemples.
Une cuillère-sonde, dont le cuilleron allongé est
brisé, est dotée d’un manche au motif torsadé (fig. 5,
n° 3) : peu d’objets – hormis celui d’Alésia (Le Cycle de
la Matière 1978, 24, pl. III, n° 5) – se rapprochent de
cet instrument dont les versions en alliages cuivreux
sont bien attestées.
Trois éléments de charnières d’un diamètre de
36 à 36,8 mm et dotés d’une perforation latérale sont
associés à la même pièce (“salle 1”).
Les éléments examinés rue Oudin ne présentent
pas de traces manifeste d’utilisation du tour ; l’intérieur
des cuillerons de deux cochlearia finis présente des
Les aiguilles et les épingles (fig. 6, n° 1-6)
– dont l’usage pour certaines est peut-être à revoir
(cf. Objets finis en os et bois de cerf ..., p. 112) – le jeton
1
0
3 cm
3
2
Fig. 5 – Cuillères et cuillère-sonde :
rue Oudin.
105
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
et le pion de jeu correspondent à des formes ordinaires
(fig. 6, n° 8-9). S’y ajoute un ustensile à pointe fine
– stylet ? (fig. 6, n° 7). Ces derniers éléments ne peuvent
être considérés avec certitude comme des productions
de l’atelier.
Maison des Sciences et Techniques (actuel
Espace Mendès-France), à l’emplacement de
l’ancien Évêché (fouille 1984-1986) (fig. 1, n° 2) (4)
Le site est occupé de la fin du Ier s. au début
du IVe s. par un quartier avec maisons (A et B)
et ateliers/boutiques. À la fin du IVe s. et au
début du Ve s., des bâtiments de construction
peu soignée avec foyers sont installés sur les
constructions anciennes (maisons A’ et B’) ; le
quartier est ensuite occupé au cours du haut
Moyen Âge et au Moyen Âge (Le Masne 1987)
(fig. 7).
1
5
3
2
0
4
6
3 cm
Fig. 6 – Aiguilles,
épingles, stylet (?), pion
et jeton : rue Oudin.
7
8
9
La maison A est dotée d’une cour centrale
bordée à l'ouest par une ou plusieurs pièces à
“vocation plutôt utilitaire que résidentielle”
[ateliers/boutiques ?] ouvrant sur la rue (Ibid.,
156). Entre la fin du IIe s. et le milieu du IIIe s.,
le bassin de cette cour centrale est abandonné
et comblé par de la céramique et “des rognons
de pierre calcaire percés d'un ou deux trous qui
pourraient avoir servi de poids de tisserands,
des poids en terre cuite, un creuset de bronzier et
de très nombreux fragments osseux portant des
traces de débitage ou de sciage”. D'après N. Le
Masne, “le nombre de métapodes et d'épiphyses
de bovidés, le débitage en esquilles peuvent
faire penser à des déchets de tabletterie. […]
aucun raté de fabrication ne nous renseigne
sur la nature d'une éventuelle production”
(Ibid., 157-158).
Le travail de l’os apparaîtrait donc à
cet endroit, au plus tard vers la fin du IIe s.
ap. J.-C., antérieurement ou en même temps
que le comblement d’un bassin (maison A)
composé d’abondants restes osseux animaux ;
il est vraisemblablement contemporain à
cette époque, d’une activité métallurgique
– un creuset était conservé dans l’US 54004
au fond de la structure.
Fig. 7 – Plan schématique du quartier de l’ancien
Évêché (Maison des Sciences et Techniques 19841986) (d’après Le Masne 1987 ; Boissavit-Camus
2001).
(4) Nous remercions Mme Brigitte Boissavit-Camus qui nous a aimablement fourni des informations relatives à la stratigraphie ainsi que des
éléments d’interprétation du site issus de sa thèse (Boissavit-Camus 2001).
106
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
L’examen de la faune issue des différents niveaux
de comblement du bassin montre nettement que ces
restes sont ceux d’une activité de boucherie (Annexe 2).
Aucun déchet “de tabletterie” tel que l’affirme N. Le
Masne n’a été identifié ; cependant, un prélèvement des
os longs (métapodes) semble avoir été effectué d’après
les ossements conservés. Deux éléments de charnière
sont issus du niveau de comblement le plus ancien de ce
bassin (US 54015).
Du milieu du IVe s. au début du Ve s., la maison A
est réoccupée par une autre habitation de moindre
ampleur (maison A’) (Boissavit-Camus 2001, 123-124)
d’où viennent également quelques éléments de tradition
romaine (fig. 9).
Les niveaux de destruction de la maison A (début
du IVe s. ap. J.-C.) ont livré quelques objets finis
(épingle, élément de charnière), un médaillon en bois
de cerf (fig. 8, n° 6) et une probable ébauche de dé à
jouer (fig. 8, n° 3). L’espace est restructuré, les pièces
commerçantes en façade sont supprimées et un gros
foyer est installé le long du mur sud (Ibid., 164, fig. 20).
2
1
Une seconde maison (B) au cours de son deuxième
état (IIe s.) est flanquée, à l'ouest, de deux pièces
identifiées comme des ateliers ; ces derniers sont
réaménagés à la fin du IIe s. et au IIIe s. ; des déchets
en relation avec le travail du fer ont été signalés :
“d'innombrables petits morceaux de fer, des fragments
d'outils, de coins et clous divers traînent sur la terre
battue” (Ibid., 161).
5
À la fin du IIIe s., l'atelier est agrandi au détriment
des parties habitées (Le Masne 1987, 163) et plusieurs
foyers sont aménagés à même le sol ou maçonnés. Au
début du IVe s., quatre autres foyers sont installés contre
le mur nord, desservis par une rigole ; l’un d’eux se
présente comme une cheminée avec un fond en tegulae
entouré de moellons, bordé d’une aire d’argile jaune
(Ibid., 164). Cet espace est supposé être “toujours (…)
l’atelier du forgeron”, malgré l’absence d’outil et de
déchet (Ibid.).
4
0
3 cm
Fig. 9 – Épingles à cheveux issues des niveaux de réoccupation
de la maison A (mi-IVe s. - début Ve s. ; maison A’) : quartier de
l’ancien Évêché (M.S.T.).
3
2
0
3
3 cm
1
Les dernières occupations de cette maison (à
partir de la fin du IIIe s. jusqu’au début du IVe s.) ont
livré quelques indices de travail de la matière osseuse :
des déchets (épiphyse de bœuf sciée, plaque avec traces
d’outils) et des objets finis (épingles à cheveux) (fig. 10).
Ils semblaient concentrés entre le foyer dallé au nord
de la pièce et d’autres structures similaires plus au sud
(fig. 7).
6
Fig. 8 – Objets issus des niveaux de destruction de la maison A
(début IVe s. ap. J.-C.) : éléments de charnière, médaillon en bois
de cerf, épingle et ébauche de dé à jouer ( ?) : quartier de l’ancien
Évêché (M.S.T.).
107
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
1
1
0
3 cm
2
0
2
Fig. 11 – Rebuts de fabrication de peignes issus des niveaux du
haut Moyen Âge : quartier de l’ancien Évêché (M.S.T.).
Enfin, dans les niveaux du haut Moyen Âge situés
à l’ouest (z1 s1) et à l’est de l’ancienne voie antique
orientée nord-est / sud-ouest (z1 s7 et z1 s1) – à
l’emplacement du bâtiment 1 (Boissavit-Camus 2002,
fig. 169) –, se trouvaient des fragments de peignes
à double denture qui laissent présumer une fabrication
sur place (fig. 11).
7
Dans les niveaux du Moyen Âge, des objets
témoignent encore d’un artisanat lié à la matière dure
animale, notamment un morceau de bois de cerf en
cours de tournage (5).
3
6
4
Îlot des Cordeliers (fouilles 1998) (fig. 1, n° 3) (6)
5
0
3 cm
Au sein du vaste quartier à vocation artisanale et
commerciale mis au jour à cet endroit de la ville, deux
ensembles nous intéressent : deux ateliers-boutiques
(P211 et P212) de 24 m2 environ, situés en bordure
d’une voie, au sein desquels co-existaient travail des
3 cm
Fig. 10 – Déchets et objets issus des dernières occupations de la
maison B (fin du IIIe s. - début IVe s.) : quartier de l’ancien Évêché
(M.S.T.).
(5) En 2005, au 1 rue Jean-Jaurès et 42 rue Saint-Simplicien (“Les Hospitalières”), la fouille dirigée par Frédéric Gerber (Inrap) a mis au jour
les vestiges d’occupations allant de la fin de la période antique au XVIIIe s. Les niveaux des IVe-Ve s. ont livré des indices de travail de l’os et
de bois de cerf (rebuts de métapodes, baguettes, plaquettes) ; des traces de cet artisanat perdurent jusque dans les contextes du début du Moyen
Âge (informations Christian Vallet (Inrap) que nous remercions).
(6) Le site des Cordeliers, fouillé en 1998, est en cours de publication ; nous nous référons au D.F.S. (Jouquand et al. 2000) et à quelques
observations faites à l'occasion de manifestations publiques (exposition et conférence).
108
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
métaux (alliages cuivreux, fer et or (7)) et travail de la
matière osseuse. Ils correspondent à la période 4 de
l’occupation du site allant de la fin du IIe s. au troisième
quart du IIIe s.
Ces données semblent illustrer une imbrication
étroite entre les artisanats du métal et celui des matières
osseuses, lesquels fonctionnent à une même époque et
dans un espace commun.
Pour l’atelier P211, le sol de l’atelier a livré des
“épingles, aiguilles, jeton, fragments sciés” (Jouquand
et al. 2000, 120, fig. 71), tandis qu’un niveau d’abandon
et de destruction contenait des “objets et des ébauches”
(Ibid.).
L’étude de ces ateliers – qui est à paraître – devrait
nous éclairer sur leurs productions ; l’atelier P212 aurait
fabriqué des manches de canifs tronconiques (fig. 21,
n° 2, p. 117) ; la réalisation de manches figurant une
scène de course avec un chien, sujet bien connu sur les
canifs gallo-romains, est également confirmée (9).
Déjà, au cours de la première moitié du IIe s., le
travail de l’os était présent en marge d’une activité de
fonderie des alliages cuivreux ; “quelques fragments
d’os sciés” ayant été découverts “accessoirement”
parmi les déchets (Ibid., 102, note 39).
Rue de la Marne, ancienne gendarmerie (1985-1986)
(fig. 1, n° 4)
Une structure artisanale comprenant trois pièces a
été mise au jour ; deux des salles sont dotées de petits
bassins (1,50 à 1,70 m de long), recouvert d’enduit
blanc teinté de rouge en surface, interprétés comme
bassins de teinturerie (Papinot 1989a). L’utilisation
du bâtiment serait limitée au Ier s. ; des réoccupations
“ponctuelles” du site ont été cependant observées (Ibid.)
– des monnaies du IIIe s. ont été trouvées dans certains
niveaux (Mornais 1986).
Ainsi, le travail de la matière osseuse est donc lié
à celui des alliages cuivreux, pendant les deux états de
cet espace ; au cours de la première période, peut-être
l’était-il de façon plus anecdotique.
Dans l’atelier P212, attribué à un “forgeronbricoleur”, divers vestiges artisanaux recouvraient le sol :
battitures, fragments de moules, fragments de creusets
et déchets osseux (Ibid., 121, fig. 97). L’un des amas
(US 2752) en bordure d’un mur, contenait “des bois de
cervidé, des objets en os et en bronze” (Ibid., 123), ce
qui atteste le travail de deux matières animales ; une
aire de martelage du fer contenait également “quelques
déchets de bronze et d’os”. Le sol environnant une
structure en creux implantée dans la surface de l’aire de
travail, renfermait, outre des objets à plat (fer, bronze),
“150 fragments d’os dont 4 travaillés” (Ibid., 123-124,
d’après la figure 103 : il s’agit notamment de bois de
cerf) (8).
Les rebuts de travail de la matière osseuse sont
des portions d’os de section ovalaire (US 13006) ; une
baguette épannelée avec extrémité en pointe (US 13059),
Les archéologues ont constaté la partition de la
pièce en deux zones : dans la moitié occidentale, ont
été travaillés simultanément fer, bronze et os, d’après le
mélange “des objets et des chutes, des ébauches, des
moules et des creusets” ; dans la partie orientale, il a été
découvert un amas de matière première : “un tas de bois
de cervidés” (Ibid.).
1
2
3
5
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8
7
6
0
9
(7) Pour l’atelier P211 (Jouquand et al. 2000, 120).
(8) La figure 103 (p. 124) montre en effet des portions et des pointes
de bois de cerf sciées ainsi que deux bases de merrain.
(9) Information recueillie d’après une exposition présentée à Poitiers,
juin 2003 ; d’autres manches de couteaux (tronconiques et zoomorphes)
ont été trouvés sur le site (identification I. Bertrand, 09/1998). Voir
publication à paraître sous la direction d’A.-M. Jouquand.
0
3 cm
Fig. 12 – Déchets et objets : rue de la Marne.
109
3 cm
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
une portion de diaphyse et deux portions d’os long
épannelées sont issues d’un niveau ayant livré des
monnaies du IIIe s. (US 13023). Un petit dé fendu a été
abandonné pendant la réalisation de son chiffrage :
ce dernier est complet sur la face 6, inachevé sur la
face 5 et absent sur les autres (fig. 12, n° 8). Ces objets
viennent du même secteur du site (zone 1, secteur 3) ;
un déchet en forme de parallélépipède lisse (US 15004)
vient, quant à lui, d’un secteur voisin (fig. 12, n° 6).
Emplacement du parking du Calvaire (fouilles 1995)
(fig. 1, n° 5)
Un quartier résidentiel a été mis au jour sur
2 000 m2 environ (Robin et al. 1998). Une série de
bâtiments en matériau périssable ont précédé les domus
qui sont construites au cours de l’époque flavienne ; il
s’agit de maisons, à cour centrale avec galerie, organisées perpendiculairement aux rues. Une maison est
reconstruite suite à un incendie aux IIe-IIIe s. Un grand
bâtiment chauffé est édifié au IIIe s. à l’est du quartier,
tandis que la chaussée est réduite et les façades des
maisons situées à l’ouest sont reprises. Les habitations
subissent un incendie au cours du IVe s., mais certaines
pièces demeurent occupées.
Ces vestiges sont vraisemblablement à mettre
en relation avec les occupations postérieures au Ier s.
observées par les archéologues ; la fabrication de dés
à jouer est attestée par l’objet inachevé et peut-être
les petites portions d’os de section quadrangulaire
(fig. 12).
Les indices d’un travail de l’os animal sont fournis
par des déchets résultant du traitement de la partie
centrale d’os longs (fig. 13) : portions de diaphyse
sciées aux deux extrémités (US 1248 et 1349 : IIIeIVe s.), diaphyse facettée avec reprises de découpes
(US 1509, rebut de type 2 d’après Vallet 2000), portion
de diaphyse à facettes – ébauche d’un élément de
charnière ? (US 1518 : IIe s.) – et portion transversale
d’un os long avec traces de tournage sur une face et de
sciage sur l’autre (US 1019). S’y ajoutent deux ébauches
sous forme de baguettes de section quadrangulaire avec
stries de façonnage (US 1483) (fig. 13, n° 1).
Un autre indice de travail est un os long portant
cinq traces de découpes de forme circulaire (quatre se
chevauchant, une autre séparée) (diamètre de 14 mm)
correspondant à des prélèvements de matière (US 16001)
effectués sur une épaisseur de 3 mm sur une face et sur
6,5 mm sur l’autre. Ce déchet pourrait être rapproché
de ceux liés à la fabrication de jetons provenant du Clos
de la Lombarde à Narbonne et sur lesquels une découpe
sur les deux faces a été également observée (RodetBelarbi 2004, 225, fig. 234 i). Cependant, des déchets
de formes similaires viennent de contextes médiévaux à
King’s Lynn et à Londres (G.-B.) (Mac Gregor 1985,
101, fig. 58 a-e) (10). Dans ces conditions, cet élément
serait un indice de la perduration du travail de l’os après
l’époque romaine.
Ces déchets sont répartis de façon aléatoire dans
des niveaux allant du milieu du Ier s. à une époque
postérieure au IVe s. (US 1483), et sont présents notamment dans les niveaux de recharge de la voie (1509 (12)
et 1349) qui traverse le quartier ; ils apparaissent
également dans un niveau médiéval avec d’autres
mobiliers romains résiduels (US 1019).
Une fouille plus récente (2001-2002) et de grande
ampleur au même endroit n’a pas fourni de rejets de
travail de l’os mais quelques objets finis : deux jetons de
type Béal A XXXIII,1 (fig. 32, n° 2, p. 124), un stylet
à écrire (fig. 17, n° 1), un couteau à manche en os, une
aiguille et un élément de charnière (11).
Par ailleurs, les objets finis (aiguilles, épingles à
cheveux) (voir fig. 16, p. 113 et 31, p. 123), baguettes
moulurées, éléments de charnière, jeton semblent liés à
l’activité domestique des maisons (Bertrand 1998).
Cette répartition des déchets plaiderait donc en
faveur d’une activité, de faible envergure – et de courte
durée ? – aux différentes périodes (13).
(10) À Limoges (Haute-Vienne), un atelier moderne de fabrication de boutons a livré des plaquettes, prélevées dans des côtes de bœuf, perforées
de découpes circulaires : Ch. Vallet, Un atelier de fabrication de perles et de boutons en os du XVIIIe s., place de la Motte à Limoges, Travaux
d’Archéologie Limousine 22, 2002, 145-150.
(11) Fouille Inrap J.-P. Nibodeau. I. Bertrand : Ancienne gendarmerie, rue de la Marne (Poitiers), fouilles 2002-2003 : petit mobilier d’époque
romaine (alliages à base de cuivre, os, pâte de verre, bois de cervidé et lignite). Contribution au D.F.S. en cours.
(12) L’US 1509 est décrits comme “un énorme niveau (épais de 20 à 30 cm) constitué de déchets culinaires (os de faune sciés, nombreux
fragments de céramique) couvrant la partie centrale de la rue” (Robin et al. 1998, 30).
(13) Un lot d’objets en bois de cerf (pions, placages, esquilles) a été découvert dans un niveau d’occupation (2031) lié à une maison médiévale
(XIe-XIIe s.) ; d’après L. Bourgeois, il illustre “une production sur place, de faible volume, qui pourrait correspondre à la découpe d’une ramure
ou partie de ramure” (L. Bourgeois. In : Robin et al. 1998, 65). D’autres indices attestent le travail de l’os au Moyen Âge.
110
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Rue des Écossais (fig. 1, n° 6)
Occupé à l’époque gauloise, ce “quartier d’habitations et d’ateliers” (Papinot 1989b, 297-299) comprend
notamment un bâtiment et deux caves correspondant à
un état du IIe s. ap. J.-C. ; l’une des caves est comblée
au cours de la seconde moitié du IIe s.
Un élément de charnière court non perforé
constitue le seul indice de travail de l’os (fig. 14, n° 1).
D’autre part, le site a livré une cinquantaine d’objets en
os, dont près de la moitié sont des épingles à cheveux
de types classiques, à tête sphéroïdale, oblongue, au
sommet arrondi ou conique ; certaines (33 % des
épingles de type Béal A XX,7 et 60 % des épingles de
type A XX,8) présentent une extrémité finale réutilisée
après cassure (Bertrand 2001). Certains objets finis
conservent des stries de façonnage (cochlear, épingles) ;
mais cela ne traduit pas nécessairement une fabrication
sur place. Il faut rappeler également la plaque décorée
d’un Amour conduisant un bige ; elle présente une
reprise de perforation qui semble le fruit d’une tentative
de réutilisation (Bertrand 1993) (fig. 34, p. 126).
1
2
3
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3 cm
0
Ce mobilier provient essentiellement des niveaux
de la seconde moitié du IIe s. liés au comblement d’une
cave, et semble lié aux habitations. La proximité d’une
zone artisanale, notamment d’une activité de forge, est
suggérée (Ollivier 1987) par la présence d’“une zone
recelant de nombreuses scories” (Papinot 1989, 298) ;
un moule en pierre évoque également le travail
des alliages cuivreux (Bertrand 2003b).
6
5
Fig. 13 – Restes de travail de l’os dans des niveaux allant du Ier s.
au IIIe s. (n ° 1 à 3, 5 et 6) et en contexte postérieur au IVe s.
(n° 4) : quartier du parking du Calvaire.
Rue Jean-Jaurès, emplacement du musée
Sainte-Croix (1970-1972) (fig. 1, n° 7)
Une série de bâtiments, dont une partie est
alignée en bordure d’une voie orientée nord-est
- sud-ouest, ont été mis au jour ; des niveaux
allant du Ier au Ve s. ap. J.-C. ont été observés
(une mosaïque polychrome ornait une des
pièces du IIe s.) ; un mobilier plus récent (fibule
cloisonnée, plaque décorée) appartient à
l’occupation du haut Moyen Âge.
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L’ensemble ne fait l’objet d’aucune interprétation publiée (Nicolini 1971a ; Nicolini
1973a).
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3 cm
Fig. 14 – Éléments de charnière non perforés : rue des Écossais (n° 1), rue
Jean-Jaurès (Musée Sainte-Croix) (n° 2), rue des Carolus (n° 3) et ébauche
de charnon : boulevard du Grand Cerf (n° 4) ; os sciés : rue des Carolus
(n° 5) (Clichés : Ch. Vignaud, Musées de Poitiers).
111
Sur ce site, le travail de l’os pourrait être
indiqué par la présence d’un élément de
charnière non perforé (fig. 14, n° 2) ; une série
de six spécimens finis provient du même
endroit. Deux objets remarquables viennent
également de cet endroit : un canif à manche en
os en forme de dauphin (voir fig. 22, n° 1, p. 117)
et une plaque en bois de cerf figurant l’histoire
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
de Jonas datée des Ve-VIe s. (Romains et barbares
1989, 91-92).
Objets finis en os et bois de cerf à Lemonum :
aperçu typologique et chronologique
Rue des Carolus (1971-1972) (fig. 1, n° 8)
Outre le mobilier présenté précédemment,
Lemonum est à l’origine de nombreux objets finis
que nous examinerons par catégories fonctionnelles
(fig. 1) (14). Au-delà d’une vision des plus complètes de
la documentation disponible, cette approche essaiera
d’évaluer la part de ce mobilier au sein du marché local.
Lors d’un sondage rapide, une portion du rempart
du Bas-Empire a été dégagée sur 25 m ; parmi le
mobilier des Ier et IIe s., se trouvaient des blocs inscrits
(Nicolini 1973b).
Ce site a livré deux portions de métapode de bœuf
sciées à leurs deux extrémités (fig. 14, n° 5) et un
élément court de charnière non perforé (Bertrand 1991,
I, 36 ; III, pl. V, n° 47 et pl. XXXVIII, n° 1-3).
Aiguilles et fusaïole
À Poitiers, l’activité textile est représentée
par neuf aiguilles. Six pièces entières présentent un
sommet conique ou pyramidal et un chas en huit ou
rectangulaire ; elles s’apparentent donc aux deux formes
(types Béal A XIX,2 et 5) présentes dans les collections du Musée de Lyon (Béal 1983, 164-169). Les
exemplaires de types A XIX.2 sont issus de contextes
de la seconde moitié du IIe s., rue des Écossais
(US 21095 ; fig. 16, n° 1) et au Calvaire (US 1449 ;
fig. 16, n° 2).
Boulevard du Grand Cerf (fig. 1, n° 9) (Nicolini 1971b)
Une ébauche d’élément de charnière a été récoltée
à l’occasion de travaux ; elle est conservée au Musée
de Poitiers (Bertrand 1991, n° 37, pl. IV) (fig. 14, n° 3).
Chambre de Commerce (1981-1982) (fig. 1, n° 10)
Sur ce site, les niveaux gallo-romains sont fortement perturbés par les occupations médiévales et
post-médiévales. Néanmoins des murs datés du Ier s.,
remblayés à la fin du IIIe s. ou au début du IVe s., ont
été dégagés (Papinot 1981 ; 1982) ; quelques objets
d’époque romaine ont été mis au jour dont un couteau
à manche en os en forme de massue (voir fig. 21, n° 1).
D’autres variantes sont conservées au Musée
de Poitiers (Bertrand 1991a, pl. XIII, n° 152 et 153)
(fig. 16, n° 5-6) ; il s’agit de spécimens à sommet
conique ou aplati, avec chas rectangulaire encadré de
deux perforations circulaires, comparables aux types
A XIX,9 et 10 déterminés à Lyon et dont l’utilisation
va du Ier s. à la fin de la période romaine (Béal 1983,
173-174). Une aiguille dont le sommet est brisé au
niveau d’une perforation circulaire, sans doute proche
du type A XIX,9 ou 10, vient d’une occupation du Ier s.,
rue de la Marne (US 599). Une aiguille à sommet
conique et chas circulaire unique se distingue des
typologies existantes (fig. 16, n° 4) ; un type similaire
vient d’Augst (Deschler-Erb 1998, pl. 17, n° 398).
Deux morceaux de peignes sont de probables
déchets de travail comme en témoigne l’exemplaire
au décor d’ocelles “raté” (fig. 15) ; ils sont associés aux
occupations médiévales du site.
Des études récentes proposent de considérer ces
aiguilles comme des épingles ornementales (voir infra
Deschler-Erb, Gostenc̆nik, p. 283 ; Gostenc̆nik 2005a,
217) (15).
1
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0
Une fusaïole tronconique et perforée, ornée de
rainures sur la tranche et sur la face plate, provient d’un
contexte du Bas-Empire, à l’emplacement du baptistère
Saint-Jean (fig. 16, n° 7) ; elle a été façonnée à partir
3 cm
Fig. 15 – Peignes (rebuts de fabrication ?). Contexte haut Moyen
Âge ou Moyen Âge : Chambre de Commerce.
(14) D’après les objets provenant des fouilles de 1977 à 1997 et 2002-2003 ; quelques objets des Cordeliers (site n° 3) sont mentionnés. Nous
présentons également quelques objets issus des collections des Musées de Poitiers (Musée Sainte-Croix) lesquels proviennent a priori
essentiellement du sous-sol poitevin (Bertrand 1991, vol. I, 8).
(15) K. Gostenčnik a proposé d’interpréter ces objets comme des épingles à cheveux ou de vêtement en se fondant notamment sur les découvertes
en contexte funéraire ; à notre connaissance, aucune aiguille ou “épingle à perforation” n’est issue d’un tel milieu en Poitou.
112
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
d’une portion de bois de cervidé. Ce type d’accessoire
reste peu connu en Centre-Ouest ; un exemplaire vient
d’une villa à Jonzac (Charente-Maritime) dans un puits
dont le comblement est daté des Ve-VIe s. (Bertrand,
Robin 2006). Hormis sur les sites de productions,
comme à Drevant (Cher) (cf. Cribellier, Bertrand,
p. 165), ces pièces sont trouvées à l’unité et rarement
en contexte funéraire, semble-t-il.
2
Stylets et plaques
Le matériel lié à l’écriture comprend quatre séries
de stylets. La première regroupe des objets dotés d’un
corps de section circulaire dont le renflement est
souligné ou non d’un ressaut, avec une extrémité
en ogive et l’autre en pointe. Diverses fonctions ont
été attribuées à ces ustensiles avant qu’ils ne soient
identifiés comme des stylets (Božič, Feugère 2004, 3031, fig. 26 ; Gostenčnik 2005a, 41 et s.) ; ils sont attestés
dès l’époque républicaine jusqu’à Claude (Sagadin
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Fig. 16 – Aiguilles : rue des Écossais (n° 1), parking du Calvaire
(n° 2), rue Oudin (n° 3), Musée Sainte-Croix (n° 4 à 6) ; Fusaïole
(bois de cerf) : baptistère Saint-Jean (n° 7).
Fig. 17 – Stylets de type 1 : rue de la Marne
(2002) (n° 1), collection Musée Sainte-Croix
(n° 2) ; Argentomagus, Saint-Marcel (n° 3) ;
Stylets de type 2 : collection Musée SainteCroix (n° 4-5), Argentomagus, Saint-Marcel
(n° 6).
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113
3 cm
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
2002 ; Deschler-Erb, Gostenčnik infra, p. 283).
Ce genre d’instruments est représenté à Poitiers
uniquement sur le site de la rue de la Marne, en
contexte du début du Ier s. (fig. 17, n° 1).
Une variante à ce premier type apparaît au
Musée Sainte-Croix, sous la forme d’un stylet
doté d’une extrémité réappointée grossièrement,
l’autre étant en pointe arrondie légèrement
cassée (fig. 17, n° 2) (Bertrand 1991, n° 134,
pl. XI).
Des parallèles provenant de contextes
antérieurs au milieu du Ier s. sont connus dans
le sanctuaire d’Argentomagus (Saint-Marcel,
Indre) (16) (fig. 17, n° 3) ; un exemplaire portant
l’inscription FLORUS – considérée comme le
nom de son second propriétaire – vient du
temple de Cybèle à Lyon (Desbat 2005, 157,
fig. 162 et 165 : L. 103 mm). Le Magdalensberg
(Autriche) a livré nombre de ces stylets, certains
avec un décor de moulures (Gostenčnik 2005a,
406-433, Taf. 1-14) ; l’extrémité supérieure de
quelques stylets a été mâchouillée par leur
utilisateur.
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0
Quelques pièces, conservées au Musée
Sainte-Croix de Poitiers, permettent d’élargir la
typologie de ces instruments.
Un second type de stylet se compose d’un
corps de section ovalaire à circulaire, dont le
sommet est oblique avec un profil en biseau ;
il peut être précédé d’une légère dépression
(fig. 17, n° 4-5). Ce modèle est connu à Argentomagus
(Saint-Marcel, Indre) dans le sanctuaire des Mersans
pendant la phase d’occupation allant du troisième tiers
du Ier s. au IIe s. (17) (fig. 17, n° 6). À Sainte-Colombeles-Vienne (Isère), des exemplaires similaires ont été
trouvés (Vassy, Muller 1922, pl. III).
5
6
3 cm
Fig. 18 – Stylets de type 3 :
collection Musée SainteCroix (n° 1 à 5) ; stylet en
alliage cuivreux, rue des
Écossais (n° 6).
(Mikler 1999, 24, Taf. 15, n° 1-2) ; un autre trouvé à
Augst est muni d’une palette longue et évasée et d’une
pointe fine (Deschler-Erb 1998, Taf. 22, n° 856 : os ou
bois de cerf). Un stylet semblable vient de Besançon
(Doubs), parking de la Mairie en contexte de 20-65 ap.
J.-C. (Feugère 1992, n° 435, 144 et 162).
Un exemplaire présente un corps de section
assez large avec une pointe marquée par une petite
protubérance arrondie (fig. 18, n° 5) ; un stylet du
Magdalensberg, que K. Gostenčnik classé avec le
premier type, présente une morphologie comparable
(Gostenčnik 2005a, 414, Taf. 5, n° 4).
Un troisième groupe comprend des instruments
dotés d’une spatule en forme de prisme nettement
dégagée du corps de section circulaire, la pointe est
plutôt large marquée ou non par un ressaut ou non
(fig. 18) ; sur une de ces pièces, le “col” est souligné
d’une moulure rainurée. Deux stylets de même modèle
avec rainures ou moulures viennent de Mayence
Certains de ces objets (fig. 18, n° 2 et 3 (18)) n’ont
pas été polis et conservent des facettes bien nettes.
(16) Étude I. Bertrand. In : Le travail de l'os et du bois de cerf dans le sanctuaire des Mersans à Argentomagus, par I. Bertrand et I. Rodet-Belarbi.
Inédit.
(17) Idem note 16.
(18) Cet objet a été découvert à Poitiers en 1889 sur le Terrain des Incurables, actuel établissement Ma Maison, hôtel Pasteur, rue Louis Pasteur
(Musées de Poitiers, Catalogue A de la Collection Richard, n° 366).
114
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
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0
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3 cm
Fig. 19 – Stylets (?) : quartier Montierneuf (Musée Sainte-Croix) (n° 1),
collection musée Sainte-Croix (n° 2 et 3), Les Dunes (n° 4).
Enfin, trois autres instruments peuvent avoir servi
à l’écriture. Il s’agit d’un instrument à pointe longue et
fine trouvé rue Oudin (voir fig. 6, n° 7, p. 106) et d’un
ustensile au sommet en forme de pied de biche précédé
de rainures transversales et obliques, que nous avons
auparavant identifié comme un accessoire de soin
(Bertrand 2003 , 111, pl. XXVI, n° 9) (fig. 19, n° 4) (19).
La même fonction peut être proposée pour une tige
évasée de section lenticulaire au sommet, dont le corps
de section ovale puis circulaire, décroît régulièrement
vers une pointe conique (fig. 19, n° 3) ; des objets
similaires sont qualifiés de “spatule” au Musée de
Mayence (Mikler 1997, Taf. 27, 1-3).
des Écossais à Poitiers (fig. 18, n° 6). L’apparente
carence de stylets en métal à Lemonum et sur les sites
proches – à moins qu’il ne s’agisse d’un défaut
d’identification – rend d’autant plus remarquable ces
exemplaires en os. Contrairement au premier groupe,
la chronologie des stylets en os à spatule prismatique
n’est pas encore étudiée ; des comparaisons avec celle
des exemplaires en métal devraient être intéressantes.
Autre accessoire de l’écriture et de la correspondance, les plaques rectangulaires à appendice
ovalaire parfois perforé ou en amande, dont le Musée
de Poitiers possède deux exemplaires (fig. 20). D. Božič
a récemment mis en évidence leurs relations avec le
matériel scriptural et émis l’hypothèse qu’elles aient
servi de règle (Božič 2001 et 2002 ; Božič, Feugère
2004, 39-40). La plaque à appendice perforé (fig. 20,
n° 1) vient de Poitiers, actuel quartier Montierneuf
(anciennement “de Cavalerie”) (21).
Les stylets à spatule prismatique (type 3) sont à
rapprocher des stylets en fer – voir la typologie rappelée
par Božič et Feugère (2004, 29, fig. 25) – dont plusieurs
exemplaires sont connus dans le sanctuaire d’Antigny
(Vienne) (Eneau 2002, 43, fig. 12, types S3 et S4) (20)
ou de ceux en alliage cuivreux, comme celui de la rue
(19) Découvert dans une incinération de la nécropole des Dunes à Poitiers, avec urne cinéraire en terre cuite noire et un récipient en terre cuite
noire à trois pieds (Eygun 1933, 86-87, sép. 98).
(20) En contexte des IIe-IIIe s. (S3) et début Ier-IVe s. (S4).
(21) Don de Nicias Gaillard à la S.A.O., inv. 836.27.1.76.
115
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Ce matériel est bien attesté au Magdalensberg
(Gostenčnik 2005a, 518, Taf. 57, 3-4) et à Augst dans
des contextes allant du Ier au IIIe s. (Deschler-Erb
1998, Taf. 28, 380, n° 1968-1971). D’après D. Božič et
M. Feugère, les plaques à appendice de petite taille,
comme notre exemplaire n° 1, sont les plus anciennes
(Ier s. - première moitié du IIe s.), celles proches du
n° 2 (L. : 16,24 cm) (fig. 20), généralement plus
longues, seraient fabriquées dès la seconde moitié du
IIe s. et au IIIe s. (Božič, Feugère 2004, 40).
(fig. 19, n° 2) (Bertrand 1991a, n° 267, pl. XXIII) ; des
objets similaires viennent d’Antigny (Vienne) (Bertrand
2003, 117, pl. XXXII, n° 33 : contexte du Bas-Empire)
et de Besançon (Doubs ; Feugère 1992, 140, fig. 155,
n° 198 : contexte de 1 à 15 ap. J.-C.). L’évocation de
l’écriture et de la correspondance est manifeste à travers
les tablettes quadrangulaires qui s’apparentent aux
pugillares antiques (23) (Saglio 1907).
Pour finir, il convient de s’interroger sur les
“épingles” à sommet en forme de main droite tenant
des tablettes dont l’utilisation en tant que stylets est
probable. Un exemplaire vient de Poitiers (22) (fig. 19,
n° 1), il est conservé, avec un autre, au musée de la ville
À Lemonum, différentes sortes de couteaux à lame
fixe ou pliante (canif) avec manche en os ont été mis au
jour.
Manches de couteau et de canif
Une première catégorie est illustrée par un manche
en os lisse, trapézoïdal et de section quadrangulaire
(l. 13 ; ép. 6 mm), dans lequel est insérée une lame
en fer (brisée) maintenue par une virole en bronze
(disparue) ; cet objet incomplet provient de la rue
de la Marne (US 917 : Ier-IIIe s.). Il faut rappeler
le manche similaire, orné de rainures, conservé au
Musée Sainte-Croix (Bertrand 1999, n° 4).
Un couteau à lame fixe vient de l’emplacement de
la Chambre de Commerce, rue Jean-Jaurès (site
n° 10) (fig. 21, n ° 1) ; il conserve en partie sa lame
en fer, large d’environ 22 mm. Le manche est
décoré de protubérances losangiques – ou “pointes
de diamant” – motif faisant référence à la massue
d’Hercule, caractérisée par ses nodosités plus ou
moins saillantes. Ce thème est bien connu sur les
manches de canif ou d’ustensiles à lame fixe ; à
Bordeaux (Gironde) ont été découverts deux manches
comparables dont un en ivoire (Feugère 1997,
n° 31 et 32, fig. 3 et 5) ainsi qu’au Magdalensberg
(Gostenčnik 2005a, 217 et Taf. 49,1). Sur l’exemplaire de Poitiers le sommet des protubérances est
perforé, deux moulures encadrent une gorge au
premier tiers du corps et l’extrémité proximale
s’achève par une section quadrangulaire. Un manche
en ivoire d’Augst (Suisse) présente quelques
similitudes (perforations et gorges transversales)
(Deschler-Erb 1998, 17 et Taf. 7, n° 88). Les manches
de Bordeaux sont liés à une occupation de 30-
1
0
3 cm
Fig. 20 – Plaques à appendice :
quartier Montierneuf (n° 1) ; Musée
Sainte-Croix (n° 2).
2
(22) “Une aiguille de tête en ivoire terminée à l’une des extrémités par une main tenant des tablettes” 20 mars 1830. Trouvée au quartier de
Cavalerie [actuel quartier Montierneuf]. Don Mauduyt (Cat. du musée de tableaux, de celui des Antiquités, du cabinet des Antiques, des Médailles
et ses sceaux et de leurs empreintes, de la Ville de Poitiers et de la S.A.O. réunis, fait sous la direction de M. Mauduyt, conservateur du musée
en 1856, section IX, 62, n° S.A.O. 198).
(23) “Petites tablettes enduites de cire pour écrire, ainsi nommées en raison de leur dimension, parce qu'elles pouvaient tenir commodément dans
une petite main (pugillus) […]” (Dictionnaire des Antiquités Romaines et Grecques d’Anthony Rich, 3e éd. 1883). Pareillement, certaines
épingles au sommet plat ou conique, de section circulaire dans le prolongement du corps, auraient-elles pu servir à écrire sur les tablettes de
cire ?
116
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
1
1
2
2
0
3
0
3 cm
3 cm
Fig. 22 – Canifs : rue Jean-Jaurès, emplacement musée SainteCroix (n° 1), Les Dunes, sép. 218 (n° 2) et sép. 20, L. 73,5 mm
(n° 3 : d’après Eygun 1933).
Fig. 21 – Couteau : chambre
de Commerce (n° 1), manche
de canif : Îlot des Cordeliers
(n° 2).
à Dionysos, apparaît sur d’autres manches de couteaux
pliants : à Neufmontiers-les-Meaux (Seine-et-Marne),
lieu-dit les Touches (Bauman 1962, 84 ; Piganiol 1965,
fig. 38, 321 ; L : 58 mm) (25), à Alise-Sainte-Reine (Côted’Or ; Grapin, Sivignon 1994, 205-206, fig. 6) (26) et à
Paris (Velay 1992, 56) (27).
Sur ces trois premiers canifs, le dauphin est dans
le prolongement d’un piédouche de section ovalaire
orné de moulures au niveau de la partie située près du
nez de l’animal et parfois également à sa base ; il occupe
près de la moitié du manche ; le ventre de la bête est
relié au support. La tête est séparée du corps par deux
rainures et l’œil est figuré par un ocelle.
Leur composition et le rapport entre la figure et
son piédestal obéissent à un schéma dont la récurrence
sur certaines pièces zoomorphes a été soulignée par
Cl. Crapin et J. Sivignon (Crapin, Sivignon 1994, 205506) ; elle correspond au type 1 que nous avons défini
d’après un ensemble de manches figuratifs (28).
Le manche de Poitiers est traité différemment ; le
socle mouluré est court, laissant toute la place à l’animal
ainsi mis en valeur ; une pièce venant de Castelnau-leLèz (Hérault) sur le site de Sextantio (Manniez 1984,
50 ap. J.-C., celui d’Augst est daté de 30-100 ap. J.C. (24).
Un manche de canif, tronconique, long de 60 mm,
provient du site des Cordeliers (site n° 2) où il a
vraisemblablement été fabriqué (fig. 21, n° 2) (contexte
fin IIIe s.) ; il correspond entre autres à ceux provenant
d’Auxerre (Bertrand 1999, 292, fig. 6, n° 55).
Trois canifs avec manches à décor figuré viennent
de Poitiers. La pièce en forme de dauphin est la mieux
conservée (fig. 22, n° 1) ; l’animal est figuré le museau
appuyé sur une base moulurée courte laquelle est reliée
au ventre de l’animal par un élément sinueux. La tête
est séparée du corps par deux rainures verticales, les
nageoires supérieures sont dessinées par des entailles et
des incisions. La queue forme une boucle surmontée par
une nageoire incisée, son extrémité est bifide. La virole
en bronze est disparue et la lame en fer est incomplète
(L. manche 72,5 ; l. 21,2 mm) (Nicolini 1971b, 274,
fig. 36).
Ce mammifère marin, symbole de rapidité et de
fidélité pour les Romains, parfois associé à Cupidon et
(24) Un manche de couteau en alliage cuivreux du camp militaire d’Aulnay (Charente-Maritime) présente un motif similaire : D. et F. Tassaux,
Aulnay-de-Saintonge : un camp augusto-tibérien en Aquitaine, Aquitania t. 1, 1983, 83, pl. 7, n° 62 : L. totale 11 cm.
(25) La lame en fer en partie conservée ; contexte du IVe s.
(26) Objet disparu.
(27) Trouvé au XIXe s. Musée Carnavalet, inv. YD 22.
(28) Bertrand I., à paraître. Les types de manches ont été distingués selon leur agencement, la position et le traitement de la ou les figures.
117
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
n° 382, fig. 31, 157) (29), présente un manche similaire
bien que le corps de l’animal fasse une boucle et qu’il
n’y ait pas de partie ajourée sous la tête.
Ces deux manches, sont quant à eux, caractéristiques du type 3 qui regroupe des exemplaires à fût court
– occupant au maximum un tiers du manche –, mouluré
et/ou galbé et se prolongeant par un protome, une figure
en pied ou un animal, voire deux (chien coursant un
lièvre) ; la tête du personnage ou de l’animal peut être
tournée vers la base ou garnir l’extrémité proximale.
offrent une préhension peu confortable. Récemment à
Silchester (G.-B.), un canif dont le manche en ivoire
figure deux chiens s’accouplant, représentation érotique
considérée comme symbole du triomphe de la vie après
la mort, a été mis au jour aux côtés de deux squelettes
de canidés (Eckardt, Crummy 2002). Sans doute ces
canifs sont-ils aussi, voire exclusivement dans certains
cas, des bibelots et des porte-bonheur.
Un canif venant de la nécropole des Dunes à
Poitiers (Vienne) – appartenant au type 3 décrit cidessus – est décoré de deux ailes d’oiseau (fig. 22,
n° 2) ; un autre canif présente un manche court et large
dont le motif est devenu illisible (fig. 22, n° 3). Ces
petits couteaux viennent respectivement d’une incinération d’enfant (Eygun 1933, 125-126, sép. 218 : IIe s.) (30)
et de l’inhumation d’une jeune personne (Ibid., 49-50,
sép. 20 : IVe s.) (31).
Un manche plus simple (dégagement du baptistère, rue Jean-Jaurès), tronconique et décoré de
fines rainures, présente une extrémité aménagée pour
accueillir une tige circulaire (fig. 23, n° 1) ; il a
vraisemblablement été fabriqué à partir d’un bois de
cerf (dans la partie pleine). Selon K. Gostenčnik, ce
genre d’emmanchement peut correspondre à un miroir
ou une quenouille (Gostenčnik 2005b, 221, fig. 4, 3).
La présence d’une fusaïole en matériau identique
sur le même site (fig. 16, n° 7) tend à conforter la
seconde interprétation.
Autres manches
Deux des canifs de Poitiers sont datés du IIe s.,
période pendant laquelle la fabrication et la diffusion
de ces figurines paraissent atteindre leur apogée ; leur
utilisation se prolongeant jusqu’au IVe s., comme à
Neufmontiers-les-Meaux (op. cit.).
Un second manche également tronconique est
agrémenté de moulures arrondies sur toute sa longueur,
les deux extrémités sont précédées d'une moulure plus
large légèrement concave et sont creusées (fig. 23,
n° 2). Provenant d’une inhumation tardive (deuxième
moitié IIIe - début IVe s.) des Dunes (Eygun 1933,
76) (34), ce manche est comparable à un objet en ivoire
doré à la feuille venant d’une tombe de Noirmont
(Belgique) (Lefrancq 1989, ens. B 13, fig. n° 20).
Ces accessoires, couteaux et canifs, certains alliant
fonctionnalité et esthétique, servaient vraisemblablement à de multiples usages. Classés par certains
parmi les instruments de toilette, comme rasoirs (Riha
1986, 87-88, Taf. 11) ou coupe-ongles (Boon 1991), ils
auraient également servi à tailler la pointe des plumes
destinée à écrire sur les tablettes de cire (Porte 1993,
31) (32).
Certains manches de canifs sont nettement
usés, comme celui d’Alésia figurant Vénus (Le Gall
1985) (33) ; d’autres, à cause de leur motif – couple
de gladiateurs, chien coursant un lapin, Diane
chasseresse ou autres bustes aux contours saillants –
Enfin, un manche cylindrique orné en partie de
gorges peu profondes et de rainures vient de la rue des
Écossais, dans un contexte du IIe s. (fig. 23, n° 3). Ce
type d’emmanchement avec des gorges plus ou moins
profondes n’est pas rare ; certains ont été comparés à
des éléments de poignée d’épée, comme celui du Guéde-Sciaux à Antigny (Vienne) (Bertrand 2003b).
(29) Datation : Ier-IIIe s. ap. J.-C.
(30) Les offrandes comprenaient : trois petits pots, une cruche et une assiette en céramique commune, une assiette en sigillée, un biberon, une
petite lampe en terre cuite, un collier composé d’amulettes : monnaies, phallus en alliage cuivreux et coquillage (Bertrand 2003, 129-134).
(31) Hors du cercueil ont été trouvés un anneau en alliage cuivreux et trois verreries dont une bouteille à panse côtelée (Isings 104b) : SimonHiernard 2000, 184-185, n° 104.
(32) “Il conviendrait d'ajouter, pour compléter notre écritoire, le canif d'os pliant, rigoureusement identique aux nôtres, à cela près qu'une figurine
sculptée en garnissait souvent le manche, qui servait à tailler le roseau, et le plomb avec lequel on traçait des lignes”. L'auteur ne cite aucune
référence archéologique. Cette hypothèse est reprise par D. Božič pour d’autres types de couteaux à manche en os et à lame fixe qui avaient été
interprétés comme des rasoirs (Božič 2001 et 2002).
(33) Observations faites par Claude Grapin que nous remercions.
(34) Inhumation 85 (sarcophage) : “un petit os tourné, ayant la forme d’un cône tronqué et décoré de 18 bagues faites au tour horizontalement ;
usage inconnu ; longueur 0 m. 078 ; diamètres à la base : 0 m. 02, au sommet, 0,014 (note : il s’agit là d’un manche d’outil)“.
118
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
3
1
0
3 cm
2
3
1
Fig. 23 – Manches : baptistère Saint-Jean (n° 1), Les Dunes
(sép. 85) (n° 2), rue des Écossais (n° 3).
Cuillères
Deux formes de cuillères sont attestées à
Poitiers, à cuilleron circulaire (cochlear) comme
celles produites rue Henri-Oudin (fig. 5, p. 105).
L’exemplaire de la rue des Écossais – en contexte de
la seconde moitié du IIe s. – présente un cuilleron
à bords plats (fig. 24, n° 1), détail qui apparaît
également sur un ustensile du Musée Sainte-Croix ;
ce dernier en conserve un autre dont le cuilleron est
décoré de traits incisés sur ses deux faces (fig. 24,
n° 2). Deux colcheria viennent de milieu funéraire,
dans les quartiers de Blossac-Saint-Hilaire (SimonHiernard 1990, n° 50, 88) et de La Roche (35) (fig. 24,
n° 3).
Les cuillères à cuilleron allongé ou piriforme
sont présentes dans les collections muséales (fig. 24,
n° 4).
4
2
0
3 cm
Fig. 24 – Cuillères : rue des Écossais (n° 1), collection du musée
Sainte-Croix (n° 2 et 4), La Roche (n° 3).
(35) Objet au Musée de Poitiers, marqué “La Roche-Poitiers-1887” et “A887.13.7-Poitiers-La Roche”. Registre des dons de 1882 à 1889 :
1.2.1900 : “Faubourg de la Roche – Poitiers (sépultures) – A887.13.7 Une petite cuillère en os – Don Camus” ; B.S.A.O. 4e trim. 1887, 307,
séance du 20 octobre 1887 : De la part de M. Camus, maître couvreur au faubourg de la Roche, à Poitiers, les objets qu’il a trouvés, il y a
quelques mois en défonçant une partie de son jardin et qui proviennent de sépultures païennes, savoir […] une petite cuillère à parfum en os.
[…]. Ces sépultures étaient voisines du lieu où le Père de La Croix a découvert, en 1879, le temple et le puits de Mercure”.
119
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Le musée de Poitiers conserve un élément
circulaire mouluré (fig. 27) qui a été comparé à un
couvercle de pyxide de type 1a (Bertrand 1991,
n° 334).
Cure-oreilles
Les instruments à corps renflé et pointu avec palette
circulaire inclinée ou droite sont traditionnellement
considérés comme des cure-oreilles ; leur utilisation
pour la manipulation de produits (médicaux ou
cosmétiques) en petites quantités n’est pas exclue.
L’exemplaire du Calvaire (fig. 25) est en contexte
du IIe s. ; à Antigny (Vienne) (Bertrand 2003a) et à
Auxerre (Yonne) (Bertrand 1999), ces instruments
sont associés à des occupations des IIIe et IVe s.
Fig. 27 – Couvercle de pyxide (?), collection du Musée SainteCroix (Éch. 3/4).
Fig. 25 – Cure-oreilles : parking du Calvaire (Éch. 3/4).
Peignes
Un peigne vient d’une habitation mise au jour rue
de l’Ancienne Comédie (fig. 1, n° 12 et 28, n° 1) en
relation avec l’occupation des IIIe-IVe s. (US 2051) ;
son corps est composé de plusieurs plaquettes à double
denture maintenues par des rivets en fer entre deux
Spatule-sonde
L’ustensile de la rue Oudin (fig. 5, n° 3, p. 105)
n’a pas de parallèle à Poitiers et sur les sites environnants. La fabrication de ces accessoires, vraisemblablement d’après les modèles en métal, n’est pas attestée à
beaucoup d’endroits. La spatule comparable d’Alésia
vient peut-être des ateliers de cette agglomération ;
c’est également le cas de l’exemplaire trouvé à Augst
(Deschler-Erb 1998, Taf. 30, n° 2030 : Ier -IIIe s.).
Pyxide
1
Ce petit récipient cylindrique (Ht. : 41 mm ; diam.
24 mm) fermé par un couvercle à bouton au sommet
sphérique est apparenté au type 2 déterminé par J.Cl. Béal et M. Feugère en Gaule méridionale (Béal,
Feugère 1983) ; il était déposé aux côtés “d’une fiole à
parfums en verre blanc” dans une incinération de la
nécropole des Dunes (Bertrand 2003a, 90, fig. 103)
(fig. 26). Un récipient de même nature mais plus petit
(haut de 2,5 cm pour un diamètre de 2 cm)
vient d’Angers (Maine-et-Loire), dans une
tombe avec d’autres accessoires liés à
la toilette (flacon, palette en roche,
cuillère-sonde, …) (Godard-Faultrier
1867).
0
3 cm
2
Fig. 26 – Pyxide : Les Dunes
(Cliché : M.A.N.) (Éch. 1/2).
Fig. 28 – Peignes à double denture : rue de l’Ancienne Comédie
(n° 1), quartier ancien Évêché (M.S.T) (n° 2 ; Dessin : J.-C.
Cédelle).
120
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
baguettes disposées dans le sens de la longueur ; sur ces
dernières, des rainures obliques forment un motif en
zigzag. L’extrémité du peigne est formée par une plaque
en partie dentelée, avec deux découpes arrondies
en bordure et une perforation circulaire. Les dents
conservées ne sont pas profilées et conservent de fines
rainures sur leur partie supérieure.
facettes (type 8) ; leur pointe est plus ou moins fine.
Sur ces modèles, le diamètre maximal du corps est
relativement constant – entre 2 et 4 mm –, leur longueur
varie de 70 à 100 mm ; cette dernière diminue – jusqu’à
55 mm – lorsque l’objet a été réutilisé après cassure
(Bertrand 2001). D’autres épingles se composent d’un
sommet arrondi ou conique et précédé de moulures dans
la continuité du corps (type 9).
Un second peigne (fig. 28, n° 2) associé à un
contexte plus tardif (rue Jean-Jaurès, ancien Évêché :
Ve-VIe s.) est assemblé de façon similaire par des
rivets en fer, mais les traverses vont jusqu’au bord de
l’extrémité qui est droite, elles sont ornées d’ocelles et
de rainures. La denture est longue et régulière. Les
ocelles d’un diamètre maximum de 4 mm sont alignés
irrégulièrement.
Certains de ces accessoires provenant du même
site présentent des proportions similaires, par exemple
les exemplaires à tête discoïdale ou ovalaire de la rue
des Écossais (fig. 30).
Des formes plus sobres dont le corps de section
circulaire s’évase vers un sommet plat, arrondi ou
légèrement conique sont également attestées à Poitiers
(type 10), en particulier rue Oudin où leur fabrication
peut être présumée (fig. 6, n° 3-6, p. 106).
Le décor d’ocelles simple apparaît sur les peignes
de la fin de l’époque romaine et du début du haut Moyen
Âge, mêlé ou non à des motifs linéaires ; il évolue
parfois vers des motifs complexes d’entrelacs comme à
Drevant (Cher) (voir Bertrand infra, p. 187). Cependant,
les traits droits, obliques, croisés ou en zigzag restent
en usage sur des objets postérieurs à l’Antiquité.
Enfin, une série d’épingles possèdent un sommet
conique d’un diamètre inférieur à celui du corps
recouvert d’or (fig. 32, n° 13) (type 11) ; ce type qui
reste peu documenté se concentre en milieu funéraire
(Les Dunes, inhumation 266).
Sont absentes du mobilier étudié les épingles
à sommet anthropomorphe comme cela a déjà été
souligné (Bertrand 2003) ; le seul indice d’une
découverte de ce genre étant la mention d’une “petite
épingle à cheveux en os […] avec tête de femme
sculptée”, trouvée rue Boncenne (38).
Sur les deux peignes, la découpe des dents a été
effectuée après assemblage des pièces ; les bords des
baguettes transversales portent des entailles faites à cette
occasion. Cette technique a été observée sur des peignes
postérieurs à l’Antiquité, notamment rue Jean-Jaurès,
Chambre de Commerce (voir supra) (36).
Ces deux objets diffèrent par leur taille (largeurs
respectives 46 et 70 mm) et leurs décors : extrémités
découpées ou droites, et reflètent deux fabrications
distinctes. Le premier ne semble pas achevé ; le second
est peut-être lié à la production supposée sur le site
(fig. 15, n° 2, p. 112).
Épingles à cheveux
Onze formes d’épingles, correspondant à des
modèles déjà répertoriés en Gaule et dans les régions
voisines, ont été dénombrées à Poitiers (fig. 29) (37). Les
épingles à corps renflé sont surmontées d’une tête
sphérique, ovalaire voire fusiforme (type 1, 2 et 3),
discoïdale simple ou double (type 4), ogivale lisse ou
rainurée (type 5 et 6), caliciforme (type 7) ou cubique à
Fig. 29 – Répartition quantitative des types d’épingles à corps
renflé (1 à 8) ou droit (9 à 11).
(36) Elle est visible par exemple sur des peignes de la nécropole mérovingienne de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) : Chasseneuil-surBonnieure, une nécropole mérovingienne. Plaquette de l’exposition. Maison des Associations Chasseneuil-sur-Bonnieure 2005. Voir Petitjean
1995, 150.
(37) Voir la synthèse des épingles connues dans l’Est Picton dans Bertrand 2003, 102-105, pl. XXX à XXXIV.
(38) Collection A. Pinchaud, livres d’achat 1847-1887 : “1861 : 25 août (jeudi) : achetée, trouvée rue Boncenne, maison Michel …” ;
documentation du Musée de Poitiers.
121
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
5
2
7
1
4
9
10
11
12
0
3 cm
8
3
6
18
19
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14
15
17
16
21
Fig. 30 – Épingles et anneau : rue des Écossais (contextes : IIe s.).
122
20
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
1
6
US 1244
US 2058
4
7
US 1038
US 1602
3
US 1008
5
8
US 1550
US 1449
2
US 1248
9
US 1248
15
US 1455
14
10
US 1008
US 1198
12
11
US 1005
US 1383
17
US 1008
0
3 cm
18
13
US 2066
16
US 1248
US 1278
Fig. 31 – Épingles à cheveux : parking du Calvaire (contextes : de la deuxième moitié du IIe au IVe s.).
123
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
épingles (62 %), sont majoritaires en contextes domestique et funéraire, suivies par celles à tête discoïdale
(type 4) exclusivement reconnues dans le premier.
Ce sont surtout les habitats : rue des Écossais,
parking du Calvaire (fig. 31), rue Jean-Jaurès (ancien
Évêché) et baptistère Saint-Jean (fig. 32), qui ont livré
ces accessoires de la coiffure (à 67 %). Des épingles
sont présentes dans trois sépultures par inhumation des
Dunes, ce qui représente près d’un quart du mobilier
en raison des vingt épingles trouvées dans la même
tombe (39). Enfin, 9 % de ces objets sont issus d’un
contexte d’atelier-boutique, rue Henri-Oudin.
Les sources relatives à la chronologie nous
indiquent que l’utilisation de ces épingles, tous modèles
confondus, va du milieu du IIe au Ve s. ap. J.-C. ; les
modèles à tête ornée (types 5, 6 et 8) apparaissant
surtout dans des niveaux compris entre la fin du IIIe s.
et le Ve s. Ces répartitions, fondées sur seulement
sept sites, n’ont qu’une valeur indicative.
Les formes à tête sphérique ou sub-sphérique
(types 1 et 2) qui équivalent à près des deux tiers des
4
7
5
0
3 cm
2
6
1
3
8
9
10
11
13
12
Fig. 32 – Épingles : site de la M.S.T (n° 1 à 6), baptistère Saint-Jean (n° 7 à 11), nécropole des Dunes (n° 12 et 13).
(39) Inhumation avec sarcophage n° 180 : Eygun 1933, 110-112, fig. 31, n° 10.
124
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Anneau et bracelet
Un anneau de doigt, à jonc lisse de section
circulaire (diam. ext. 22,6 mm), vient de la rue des
Écossais (fig. 30, n° 21) – des ornements semblables
viennent de Naintré, Vieux-Poitiers (Bertrand 1998) ;
un bracelet de section ovalaire lisse en os a été trouvé
dans une sépulture tardive (IIIe-IVe s.) des Dunes
(Eygun 1933, 117, sép. 192) (40). Le diamètre interne
de ce dernier (75 mm) correspond aux dimensions
des bracelets fermés en métal régulièrement associés à
des adultes (41).
1
Dés, jetons et pions
Les dés cubiques pleins (type Béal B III) sont liés
à Lemonum à des contextes allant de la seconde moitié
du IIe - au début du IVe s. (fig. 33). Leur chiffrage,
composé d’ocelles simples ou doubles, est réparti
comme suit : 1, 2, 6 vertical, 5, 4, 3 axe à droite (d’après
Béal 1983, 49) ; l’inclinaison des alignements 2 et 3
peut varier. Sur deux dés, les faces sont nettement usées
(fig. 33, n° 1, faces 3 et 6) ; on notera un dé de toute
petite taille (< 5 mm de côté) rue Jean-Jaurès, quartier
de l’ancien Évêché (M.S.T.) (fig. 10, n° 7, p. 108).
2
6
Plusieurs dés pleins viennent de Vieux-Poitiers
(Naintré) ; certains sites en ont livré quelques séries
importantes comme le Magdalensberg (Gostenčnik
2005a, 484-485, Taf. 40) (42).
0
4
3
7
3 cm
5
8
Fig. 33 – Dé : rue des Écossais (n° 1) ; Jetons : rue de la Marne
(n° 2), rue des Écossais (n° 3, 5), rue Henri Oudin (n° 4) ; Pion :
rue Henri Oudin (n° 6) ; Jetons (?) : rue des Écossais (n° 7, 8).
Les jetons sont circulaires et lisses, leur face
supérieure est pointée plus ou moins fortement et leur
tranche est en deux ou trois pans (fig. 33, n° 2) (type
Béal A XXXIII,1 : Béal 1983). Parmi les parallèles
très nombreux, nous citerons ceux du sanctuaire
d’Argentomagus, Saint-Marcel (Indre) (43), qui dans leur
contexte particulier amènent à s’interroger sur leur
fonction : pièces de jeu, de comptage, substitut aux
offrandes monétaires ? Un exemplaire venant des
Cordeliers (fouilles 1999) porte le graffito III sur une
face ; ce genre d’inscription est très rare en Poitou ; à
Argentomagus, quelques jetons présentent des traits ou
un M incisés.
(Béal A XXXIII,5) (fig. 33, n° 3), comme celle ornée
d’un téton entouré d’une dépression et d’une rainure
périphérique (Béal A XXXIII,6) sont identifiées rue des
Écossais (fig. 33, n° 5), en contexte du IIe s. Présents à
Antigny, Naintré (Vienne), Saint-Marcel (Indre), ces
jetons sont attestés au moins jusqu’au IIIe s. comme à
Auxerre (Bertrand 1999, 289, fig. 3). Rue des Écossais,
deux disques sans décor s’apparentent à des variantes
simplifiées de jetons (fig. 33, n° 5 et 6).
Un seul type de pion se trouve parmi le mobilier
étudié, il est de forme hémisphérique et décoré de fines
rainures (fig. 33, n° 6).
La variante à mamelon central et rainures concentriques sur une face avec tranche en deux plans obliques
(40) “Au bout de la main droite, un bracelet en ivoire [en fait de l’os] du diamètre intérieur de 0,075 m sans ornement”. Sépulture avec sarcophage
en pierre.
(41) Une pendeloque quadrangulaire en os était assemblée avec des perles en jais sur un bracelet dans la nécropole des Dunes : Bertrand
2003, 51, fig. 57.
(42) Un dé creux comblé par une pastille (type Béal I), actuellement au musée (Bertrand 1991, n° 336, pl. XXXIII), peut être associé dans la
région à celui du sanctuaire du Gué-de-Sciaux (Antigny), en contexte augusto-tibérien ; ces modèles seraient essentiellement datés du Ier s. de
notre ère.
(43) Vingt-six exemplaires venant en partie des fosses : étude I. Bertrand, I. Rodet-Belarbi inédite.
125
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
de façonnage (longues stries obliques). Une première
série de perforations se trouvait aux angles de la
plaquette, un second ensemble de perforations a été
aménagé plus près du centre après cassure ; aucune
trace d'oxydation métallique ne s'observe à l’intérieur
des seconds trous.
Ce décor a vraisemblablement été utilisé jusqu’à
ce qu’il se brise aux angles, les parties saillantes de la
face décorée sont polies. Il aurait été abandonné après la
tentative ratée de le perforer une seconde fois.
Ce décor est daté par son contexte de la fin
du IIe s. ap. J.-C. (45). Quelques éléments reprenant
des scènes mythologiques proviennent du centre
des Gaules, à Vertault (Côte-d'Or) et à Sainte-Camille
(Nièvre) (Le cycle de la matière 1978, n° 315, 73,
Pl. XLV, n° 3 ; n° 189, 52, Pl. XII, n° 1 et 2). Certaines
plaques en ivoire qui étaient enchâssées ou collées sur
le coffret de Selongey (Côte-d’Or) (milieu du IIIe s.)
montrent un Amour dans différentes attitudes (Béal
2002, 305-306, 308).
Médaillons en bois de cerf
Le médaillon associé aux maisons du quartier
de l’ancien Évêché, rue Jean-Jaurès (site n° 2) (fig. 8,
n° 6, p. 107), présente une face bombée entourée de
trois rainures concentriques, son sommet est orné d’un
téton au centre d’une dépression circulaire. Le revers
conserve des stries de façonnage. Deux paires de
perforations circulaires permettaient de fixer l’objet sur
un support.
À Lemonum, une sépulture de la nécropole de
Blossac-Saint-Hilaire contenait un objet de ce genre,
perforé à quatre reprises et tourné sur une face (SimonHiernard 1990, 51 et pl. 32, n° 76).
Dans le reste du Poitou, ces médaillons aux vertus
prophylactiques paraissent peu fréquents en contexte
d’habitat, du moins sont-ils très peu recensés. Un
exemplaire tourné sur une face et doté de trois trous
obliques vient de Saint-Pierre-les-Églises (Chauvigny,
Vienne) (Bertrand 1991b, n° 2, pl. VII) ; à Verneuil
(Migné-Auxances, Vienne) (44), une villa a livré un
médaillon ovale non décoré, patiné et nettement usé au
niveau de sa perforation ; enfin, à Embourie-PaisayNaudouin (Charente), une rondelle aux deux faces
sciées a été mise au jour sur la villa des Châteliers.
Une seconde plaque gravée d’ocelles disposés
entre des lignes croisées (fig. 35) se rapproche des
garnitures de coffrets du Magdalensberg (Gostenčnik
2005a, 466-467 et Taf. 31). Un élément décoratif proche
vient d’un contexte de la
fin du IIIe s. à Auxerre
(Yonne) (Bertrand1999,
292, fig. 6, n° 51).
Décors de meuble
Une plaquette rectangulaire (dim. 70,6 x 42,3 ;
ép. max. 5,2 mm) est décorée d’une scène empruntée à
la mythologie classique : un Amour aurige d'un attelage
de deux bovidés (Bertrand 1993) (fig. 34). Sa face
postérieure présente des traces de reprise de sciage et
Fig. 35 – Élément de décor : rue des Écossais (Éch. 3/4).
Fig. 34 – Plaque figurant un Amour conduisant un bige : rue des Écossais.
(44) Sondages 1995 : habitat avec hypocauste et sanctuaire interprété comme une villa.
(45) La plaquette a été découverte avec un dupondius de Marc-Aurèle (164-165) et un as ou dupondius de Crispine émis sous Commode (180192), auxquels était associé un fragment de vase type Drag 37 en céramique sigillée signé BUTRIO dont la production eut lieu entre Trajan et
Antonin (98-161) (US 21093).
126
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
a
Charnières
Nous ne fournirons ici qu’un tableau d’ensemble
des éléments de charnière venant de Poitiers, avec ceux
bénéficiant de quelques données stratigraphiques et
chronologiques (fig. 36a) et le mobilier conservé dans
les collections du musée (fig. 36b) (46).
Une observation des dimensions des deux groupes,
éléments longs et courts, met en évidence quelques
tendances. Les éléments longs (type Béal A XI,1), les
moins nombreux des objets en contexte (fig. 36),
présentent des diamètres voisins de 26 mm sur trois
sites : rue Jean-Jaurès, le Calvaire et rue des Écossais ;
le diamètre moyen de l’ensemble étant de 27,07 mm
(28,47 pour ceux du musée). Leur longueur varie entre
78 et 121 mm, avec une valeur moyenne de 102,96 mm.
Entre deux et quatre rainures sont aménagées près d’une
extrémité des éléments longs ; elles se répartissent
différemment selon les cas : près de l’extrémité, près de
l’extrémité et tangentes à la perforation, de part et
d’autre de la perforation, trois ou quatre rainures près
de l’extrémité et une entre les deux perforations. Selon
les cas, elles sont étroites ou larges et le plus souvent
remplies d’une substance noire dont il subsiste des
traces (fig. 37, n° 4 et 6).
Sur des pièces conservées au Musée SainteCroix (fig. 37), essentiellement issues de découvertes
anciennes (47), la paroi interne de la face opposée aux
perforations latérales est creusée (fig. 37, n° 2 et 6),
voire perforée (fig. 37, n° 3 et 6) ; les trous sont parfois
désaxés comme sur les n° 5 et 6 (fig. 37).
Pour les pièces courtes, la série venant de
l’emplacement du musée Sainte-Croix (site n° 7)
comporte des charnons de trois modules : 25, 26/27 et
28 mm ; sur les autres sites, les dimensions sont plus
hétérogènes. Globalement, les diamètres des éléments
de type Béal A XI,2 oscillent entre 21,6 et 34 mm, pour
une moyenne de 26,09 mm ; les diamètres entre 26 et
27 mm étant majoritaires. Leur longueur moyenne est
b
(46) Certains de ces éléments de charnière proviennent du sous-sol
de la ville (Bertrand 1991, 11-13, pl. I à VII) ; huit autres éléments
non perforés, sans provenance connue, figurent dans cette collection
(Ibid., n° 39 à 46, pl. V).
(47) Pour celles illustrées sur la figure 37 : voir Bertrand 1991a,
n° 12, 13, 14, 34 à 36.
Fig. 36a et b – Éléments de charnière longs et courts : récapitulatif des
dimensions et des contextes.
R. Rainures parallèles avec résidus de substance noire ; E : Ébauche ;
inc. : incomplet ; En italique : moyenne des longueurs et diamètres.
127
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
5
4
2
1
0
6
3 cm
3
Fig. 37 – Éléments de charnières : emplacement du musée Sainte croix (n° 1) et découvertes
anciennes (XIXe s.) du musée Sainte-Croix (n° 2 à 6), rue des Écossais (n° 7).
de 33,67 mm (35,37 mm avec ceux du musée). Dans les
collections du musée, les diamètres entre 26 à 29 mm
sont également prépondérants pour les deux types
(fig. 36b).
7
permet d’obtenir des objets légers, dont la décoration
plus ou moins poussée s’accorde avec leur utilisation à
la fois pratique et esthétique.
À propos du mobilier des villes de Vaison, Orange,
Nîmes et Lyon, Ph. Prévôt a démontré l’utilisation
“d’étalons de normalisation précis” par les artisans
(Prévôt 2004, 12). Les quelques mesures présentées ici
laissent supposer un phénomène identique, il serait
intéressant de les comparer aux découvertes inédites et
au mobilier des agglomérations environnantes.
Commentaire général sur les objets
Les accessoires de la parure forment plus de la
moitié du mobilier étudié (fig. 38) ; au sein de cet
ensemble, les épingles à cheveux qui maintiennent
et ornent la coiffure sont majoritaires (à 98 %). L’os
Fig. 38 – Répartition par catégories fonctionnelles des objets finis
en os et bois de cerf (hors collections muséales).
128
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Ensuite ce sont les pièces liées aux meubles :
éléments de charnière et décors, qui sont les plus
nombreuses. Les instruments de l’écriture, si on
leur adjoint les dix stylets du musée Sainte-Croix,
deviennent une autre catégorie importante.
84 % des objets finis viennent de sites où ont
été décelés des indices de production (fig. 39) ; mais
seulement dans deux cas, l’existence d’un lien direct
entre eux peut être avancé : rue Henri-Oudin (site n° 1)
pour la production de cuillères et d’épingles/aiguilles
et aux Cordeliers, pour la fabrication, entre autres, de
manches de couteaux. De façon moins certaine, dans le
quartier de l’ancien Évêché et du baptistère Saint-Jean
(site n° 2), peignes et objets en bois de cerf peuvent
avoir été façonnés sur place.
Fig. 39 – Répartition des déchets de travail de l’os et des objets
finis selon les sites (sauf sites funéraires).
Aux IIe-IIIe s., le bois de cerf est travaillé sur le
site des Cordeliers qui a livré ce qui est considéré
comme une “réserve de matière” ; au moins deux objets,
issus des contextes tardifs de la fouille du baptistère
Saint-Jean, ont été réalisés dans ce matériau. Ce dernier,
à moins de corriger un défaut d’identification sur
quelques pièces, serait donc minoritaire pendant le
Haut-Empire, ce qui correspond aux observations
actuellement faites sur d’autres sites et à la présence
plus importante du cerf dans l’environnement à partir
du Bas-Empire.
La faible représentation des objets en os au sein
des offrandes funéraires paraît refléter la faible valeur
sociale accordée à ce matériau dans le cadre de ces
pratiques ; mais ce constat pourra être modifié par les
découvertes futures.
Conclusions sur la production d’objets en os et
bois de cerf à Lemonum
Les formes et les décors du mobilier osseux
examiné se révèlent relativement simples ; les motifs
figurés sont limités à quatre catégories d’objets pour
lesquelles peu d’exemplaires sont connus : manches de
couteaux, épingles à cheveux, plaques décoratives et
stylets (ou épingles) à sommet composé de tablettes.
Tenant compte des données manquantes, en
particulier sur les opérations de fouilles anciennes, nos
conclusions seront provisoires ; elles se borneront à
dresser un bilan des observations et à dessiner des axes
de réflexions sur le statut et l’installation des artisans
dans la ville.
Bien qu’une production de manches de canifs et
de couteaux – et sans doute d’autres artefacts à motifs
figurés – paraît identifiée sur le site des Cordeliers (voir
note 7), elle n’était probablement pas la source de toutes
les pièces présentes sur le marché de Lemonum. Ce
genre de produits – auquel il faut ajouter les pyxides –
arrivait-il de centres de production éloignés, étaient-ils
finis (perforation, assemblage) dans les ateliers locaux ?
Espace et “cohabitation ponctuelle” ? (fig. 40)
Dans deux cas, le travail de l’os, voire du bois de
cerf, est attesté au sein d’un espace défini, présentant
des aménagements et des vestiges matériels de nature
artisanale, notamment le travail des métaux : rue HenriOudin (n° 1) et Îlot des Cordeliers (n° 3). Les données,
plus précises à propos du second site, illustrent le lien
étroit qui unit cette activité avec le travail du fer et
des alliages cuivreux, les trois étant pratiqués dans un
même espace ; les archéologues affirmant même que
ces matériaux auraient été travaillés “simultanément”
dans l’atelier P212 (Jouquand et al. 2000, 124).
Dans l’ensemble, faute d’indices contraires, il
semble que la production des artisans de la capitale
concerne essentiellement des artefacts courants
fabriqués selon des normes standardisées.
Enfin, les objets en os sont présents de façon
anecdotique en contexte funéraire, dans les inhumations
(lot d’épingles, bracelet, instrument indéterminé) et
dans les incinérations en tant qu’offrandes primaires
(cure-oreilles/stylet) ou secondaires réparties autour de
l’urne (pyxide, cuillère, canifs).
À propos de ces deux sites, le travail des matières
dures animales peut être considéré comme un artisanat
avéré (Ferdière 2001, 3), c’est-à-dire producteur et
vendeur de produits finis ; cette situation nous éclaire
cependant assez peu sur le statut de l’artisan en place :
est-il permanent ou non ?
129
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Fig. 40 – Cartographie des sites ayant livré des indices liés au travail de l’os et/ou du bois de cerf et à des artisanats autres à Lemonum
(d'après les données jusqu’en 2003).
Sur le site de la Maison des Sciences et Techniques, Espace Pierre-Mendès-France (n° 2), à la fin du
IIe s. voire au début du IIIe s., le travail de l’os est attesté
par la présence de rares déchets ; il est associé à une
abondante matière première résultant d’une activité
de boucherie. Des ateliers travaillant le métal sont
implantés à proximité ; néanmoins il n’y a pas de
concentrations d’ossements travaillés permettant de
déduire la localisation de ce dernier dans un espace
précis ; tout au plus, quelques objets finis sont-ils issus
de la zone environnant le bassin et correspondant à
l’occupation d’un bâtiment (“maison A”). À la fin du
IIIe - début du IVe s., quelques déchets proviennent de
l’intérieur d’un bâtiment doté de foyers (“maison B”).
organisation, qui semble correspondre, encore dans ce
cas, à une activité tournée vers l’extérieur – les produits
finis étant peut-être vendus avec ceux des métallurgistes.
Au moins à la première période, le travail de
l’os se présente donc comme une activité marginale
– ponctuelle ou permanente – de la boucherie. La
relation entretenue entre la source d’approvisionnement et l’activité traduit l’existence d’une certaine
Enfin, pour le site n° 5, dont les vestiges sont liés
essentiellement à une occupation domestique, le travail
de l’os est identifié grâce à la présence de quelques
restes en dehors de tout espace ou structure à caractère
artisanal. Les déchets sont le résultat de la préparation
La rue de la Marne (site n° 4) dont le caractère
artisanal semble prédominant, s’apparenterait dans son
organisation au site précédent, le travail de l’os venant
en parallèle d’une autre activité (teinturerie ?).
Rue des Écossais (n° 6), la pratique du travail de
l’os est surtout présumée à partir de la configuration du
quartier – métallurgie – , et de la présence d’objets semifinis et finis.
À ces trois derniers endroits, la condition de
l’artisan – itinérant ou fixe – reste indéterminable.
130
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
de la matière première (des os longs) et s’inscrivent
donc dans un processus dont les étapes ultérieures se
déroulent hors du site. Le caractère commercial de
l’activité disparaît-il au profit d’un cadre fermé : communauté familiale (Ferdière 2001) ou sous-traitance dont
l’objectif est de fournir une matière première préparée ?
et tabletterie cohabitent sur les sites de Metz-Gare et
Metz-Saint-Vincent, mais elles sont situées en périphérie,
en bordure de grandes voies (Demarolle 2005, 157158 ; pl. 4).
À Poitiers, il existe plusieurs indications quant à la
pérennité de cet artisanat après l’époque romaine ;
notamment sur le site de la M.S.T. (n° 2) où il est attesté
jusqu’au Ve-VIe s., avec peut-être une “spécialisation”
de ce travail vers la fabrication de peignes.
Au Moyen Âge, des indices de ce même artisanat
apparaissent toujours sur le site de la M.S.T. et au
parking du Calvaire (site n° 5 ; cf. note 13). Par ailleurs,
le site de la Chambre de Commerce (n° 10) a livré en
contexte post-romain – sans précision pour l’instant –
deux éléments de peignes à double denture et double
baguette : une plaque centrale dentée avec décoration
d’ocelles, une portion de traverse avec trace de découpe
des dents sur un côté (fig. 15, p. 112). Leur forme et
les techniques employées s’accordent avec celles qui
ont été observées sur des objets d’époque médiévale
(Chandevau 2002, 43-44) et s’apparentent à des peignes
trouvés à Agris (Charente) (Gomez de Soto 1996, n° 2829).
Les découvertes des sites 8 et 9 restent celles de
rebuts hors contexte.
L’absence de structures spécifiques (espace et
aménagement) est constatée en bien d’autres lieux : à
Limoges, sur le site du C.H.R. : “aucun atelier n’a pu
être mis en évidence” (Vallet 2000, 214), à Autun, le
ou les ateliers demeurent non localisés car “il n'existe
aucun lieu privilégié regroupant une concentration
importante d'éléments” (Rodet-Belarbi 1999, 252).
Dans ces deux villes, le travail des métaux s’est déroulé
en même temps et vraisemblablement dans des espaces
similaires ou voisins. À Reims (Marne), le travail de l’os
qui est connu “par les déchets ou les ébauches, mais
dont les outils et les structures sont rarement identifiés”,
est associé aux métiers du feu : bronziers, forgerons et
potiers (Deru 2002, 132, 134).
Dans ces cas, il n’y a pas d’explication à cette
dispersion des indices de travail et à leur absence de
relation avec un espace ou un ensemble de matière
première.
Une cartographie des hommes ?
Ainsi, la cartographie que nous établissons pour
Poitiers antique permet-elle de localiser une activité
et non des ateliers proprement dits (espace et aménagements spécifiques) ; même dans le cas des deux premiers
sites présentés, le travail des matières animales (os
et bois de cervidé) reste une pratique à proximité ou
“en marge” d’autres artisanats dont les infrastructures
semblent prédominantes.
Un artisanat dans la ville, à l’époque romaine et après
(fig. 1)
Pendant le Haut-Empire, aux Ier et IIe s., le travail
de l’os et du bois de cerf se situe dans la ville, soit dans
des quartiers centraux (n° 1 et 2), soit non loin du centre
(n° 5, parking du Calvaire). Aux IIe-IIIe s., les activités
de boucherie et la teinturerie en parallèle desquelles l’os
a été travaillé, sont implantées toujours dans la ville,
mais vers sa périphérie (n° 3 et 5).
Après l’édification du rempart, vers la fin du
IIIe s. ou pendant le premier quart du IVe s., le site de
la Maison des Sciences et Techniques (n° 2) sur lequel
l’os et le bois de cerf continuent d’être travaillés, reste
compris dans la cité.
Le lien étroit qui unit artisans du métal (alliages
cuivreux et fer) et des matières dures animales, observé
à maints endroits – Alésia, Autun, Angers … – (48),
ressort également dans le cas de la capitale pictonne.
Le travail de l’os a été repéré dans certaines
agglomérations réparties autour de Poitiers. À Naintré
(Vienne), les niveaux d’occupation du théâtre ont
fourni des rebuts de fabrication : ossements sciés (une
vingtaine d’épiphyses de bœuf, un fragment de bois de
cerf, …) (49), des déchets et des objets finis dont une forte
proportion d’épingles à cheveux (Bertrand 1998, 61-62).
Une répartition proche a été mise en évidence à
Reims, par exemple (Polfer 2005, 40, fig. 3 : cependant
la chronologie n’est pas précisée) ; à Metz, boucherie
(48) En Gaule Belgique,16 sites ont livré des indices de travail de l’os, dans 12 cas il est associé au travail du fer et/ou du bronze (Polfer 2005,
32, tabl. 4 et 4a). À Angers (Maine-et-Loire), “une grande quantité de rebuts de fabrication d’objets en os, gonds et manches d’outils, prélevés
dans des tibias et canons de cheval et dans des ramures de cerf” a été trouvée à proximité d’un atelier de bronzier (Aubin 1981, 350-352).
(49) Les déchets osseux sont en cours d’étude par l’auteur, parallèlement à un réexamen du mobilier en os de ce site.
131
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Un des sanctuaires de l’agglomération du Gué-deSciaux (Antigny, Vienne) abrite, à la fin du Ier s. ou au
début du IIe s., un artisan travaillant l’os dont l’activité
est repérée par des déchets rassemblés (épiphyses
sciées). Il travaille vraisemblablement en même temps
et à proximité d’un bronzier ; ils sont installés au sudest du lieu de culte, dans des bâtiments annexes, à
l’intérieur de la galerie péribole. Mais l’os et le bois de
cerf sont par ailleurs travaillés sur le site ou à proximité,
dès les débuts du Ier s. et jusqu’au Bas-Empire, comme
le prouvent les répartitions stratigraphique et chronologique des déchets et des objets finis (50).
À Sanxay (Vienne), un ossement travaillé relevé
parmi les nombreux objets en os récoltés sur le site au
XIXe s., à l’emplacement d’un temple (?) transformé
en thermes (Bertrand 1991, II, 9 ; III, pl. I, n° 5), témoigne
d’une activité similaire.
Enfin à Rauranum (Rom, Deux-Sèvres), le travail
de l’os s’ajoute aux autres activités artisanales :
métallurgie (fer et alliages cuivreux), boucherie et
travail de la peau (Dieudonné-Glad 2001 ; voir infra
Dieudonné-Glad, Rodet-Belarbi, p. 145).
Bibliographie
Les données relatives au travail de l’os à Lemonum
fournissent les premiers éléments d’une réflexion sur
le tissu artisanal de la ville antique, en particulier sur
l’exploitation des matières d’origine animale. Pour
être véritablement complète, devront lui être ajoutés les
ensembles qui n’ont pas été examinés dans le cadre de
cette étude et des observations sur la matière première,
sa composition et son évolution, notamment sur les sites
concernés par l’artisanat.
Bertrand 1991b : I. Bertrand, La tabletterie gallo-romaine.
Catalogue du musée de Chauvigny (Cahiers du Pays
Chauvinois, 8), Chauvigny 1991.
Aubin 1981 : G. Aubin, Informations archéologiques.
Circonscription des pays de Loire. Maine-et-Loire, Angers,
Gallia 39-2, 1981, 350-354.
Bauman 1962 : F. Bauman, Neufmontiers-les-Meaux.
Bulletin du groupement archéologique de Seine-et-Marne
n° 3, année 1962 [1963], 82-86.
Béal 1983 : J.-Cl. Béal, Catalogue des objets de tabletterie
du musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon (Centre
d’études romaines et gallo-romaines de l’université de Jean
Moulin Lyon III, nouvelle série 1), Lyon 1983.
Béal 2002 : J.-Cl. Béal, avec la coll. A. & A Ruellet, La
resserre de Selongey (Côte-d’Or) : une collection d’objets
de bois et d’ivoire dans la villa gallo-romaine des
Tuillières, Revue Archéologique de l’Est 51, 2001-2002,
299-333.
Béal, Feugère 1983 : J.-Cl. Béal, M. Feugère, Pyxides
en os de Gaule méridionale, Documents d'Archéologie
Méridionale 6, 1983, 115-126.
Bertrand 1991a : I. Bertrand, La tabletterie gallo-romaine
au musée de Poitiers. Les objets en os. Mémoire de
Maîtrise, Université de Poitiers, 1991, 3 vol., inédit.
Bertrand 1993 : I. Bertrand, Plaquette en os gallo-romaine
à décor mythologique (rue des Écossais, Poitiers, 1986),
Aquitania t. XI, 1993, 263-267.
Bertrand 1998 : I. Bertrand, Étude du petit mobilier
(bronze, os, lignite, pâte de verre). In : K. Robin et al.,
Poitiers, le parking du Calvaire. Fouille d'un quartier
résidentiel de l'époque gallo-romaine à la période
médiévale. D.F.S., S.R.A. Poitou-Charentes, Poitiers 1998,
136-154.
En rassemblant et confrontant les résultats d’autres
travaux en cours, notamment ceux sur les productions
céramiques, une évaluation de l’activité économique
de Lemomun, selon les périodes et les productions,
devrait voir le jour.
Bertrand 1999 : I. Bertrand, Fouilles du parking Vaulabelle
à Auxerre (Yonne) : les objets de tabletterie, Revue Archéologique de l’Est 48, 1999, 287-296.
Bertrand 2001 : I. Bertrand, L’utilisation des épingles
à cheveux en os sur le site de la rue des Écossais à
Poitiers (F.), Bulletin Instrumentum 14, déc. 2001, 3435.
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du corps d’époque romaine dans l’Est picton (DeuxSèvres, Vienne) (Mémoire de l’Association des Publications Chauvinoises XXIII), Chauvigny 2003.
Bertrand 2003b : I. Bertrand, Moule en pierre et tessère
inscrite du site de la rue des Écossais à Poitiers (F),
Bulletin Instrumentum 17, juin 2003, 35.
(50) I. Bertrand, M. Salin, Le travail de l’os et du bois de cerf dans
un sanctuaire de l’agglomération du Gué-de-Sciaux (Antigny,
Vienne). In : L’artisanat antique en milieu urbain en Gaule et dans
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Annexes
Annexe 1 :
Rue Henri-Oudin, le “Berry”, Poitiers (1977)
(site n° 1)
Annexe 2 :
Ancien Évêché, espace Pierre-Mendès-France,
Poitiers (1984-1986) (site n° 2)
(avec la collaboration de M. Salin, archéozoologue (1))
(avec la collaboration de M. Salin)
Remarques sur les restes osseux conservés au dépôt de
fouilles régional (90 ossements, 1 incisive de porc)
Remarques sur les restes de faune provenant du comblement du bassin de la maison A :
Les ossements conservés sont des métapodes de
bovin (dont certains sont indiqués : “c. 10 caniveau”, “c. 2
destruction”, “salle 4 sous-sol c. 2 grise” ou “rempart
égout”), des os longs de porc (brûlés) (“c. 2 destruction”)
ainsi que des métapodes et des os de pattes d’équidés. Un
humérus de capriné (“sol W c. 1”) présente des traces
de sciage et un andouiller de cerf scié est issu d’une
fosse (“N”) qui contenait des restes de porc (incisives,
métatarse).
Les restes provenant de divers niveaux de comblement du bassin sont sans conteste des restes de boucherie.
Les niveaux 54004 et 54005 ont livré une très grande
quantité d’os fragmentés (“esquilles”), typiques des
déchets de l’activité bouchère. Les ossements, majoritairement de bœuf, mais aussi de mouton, de cochon et de cerf
– en moindre proportion –, portent les traces de découpe
primaire, effectuée sur vertèbre et plat de côte, notamment.
Des traces résultant de la récupération de la peau
apparaîtraient plus ou moins nettement sur certaines
pièces : une côte de bovin (US 54003), sur un morceau
de tibia de cerf (US 54004) et sur un codale et un navicocuboïde de bœuf (US 54004). Des cornes de bovins
(US 54002, 54026) ou de capriné (US 54002) semblent
avoir été volontairement conservées.
La concentration de métapodes de même module
suggère qu’une sélection a été pratiquée. Néanmoins, les
indications relatives à la collecte de ces ossements sont
trop lacunaires pour établir si ces restes étaient conservés
dans un endroit défini ou s’ils étaient répartis dans un
espace plus ou moins grand. En revanche, les nombreux
fragments d’os longs de bovins travaillés sont sans aucun
doute une partie de la réserve en matière première destinée
à un artisan.
Les métapodes sont très peu nombreux proportionnellement à la totalité des restes recueillis, et notamment
à la présence de phalanges ; l’hypothèse qu’ils aient été
prélevés à destination d’un artisan peut être émise.
(1) Service d’archéologie préventive de la Communauté de Commune Bourges Plus.
135
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
Annexe 3 :
Inventaire des objets étudiés
(en deux morceaux concordants) ; l'ensemble est facetté.
Dimensions cuilleron 27 x 29 ; ép. cuill. : 8,9 mm (fig. 4b,
n° 3).
Inc. : objet incomplet
Dimensions maximales en millimètres
L. : longueur ; l. : largeur ; diam. : diamètre ; ép. : épaisseur ;
ht. : hauteur
Pour les épingles et les aiguilles : diam. : diamètre du corps
Après l’US : sa datation entre ()
Déchet – L. 31,4 ; l. 17,6 ; ép. 8. Semi-cuilleron ébauché,
contours découpés ; face plane et dos bombé à facettes
(fig. 4a, n° 1).
Déchet – L. 53,5 ; l. 29,1 ; ép. 8,3. Une face plane, l'autre
bombée à facettes ; une extrémité et un côté découpé pour
former un cuilleron. L'autre extrémité est taillée grossièrement en biais. Taillé dans un os long, l'emplacement de la
dépression centrale de l'os se trouve sur la face bombée
(fig. 4a, n° 2).
Rue Henri-Oudin (site n° 1)
Aiguille – L. 91 ; diam. 5,2. Sommet conique de section
ovalaire avec chas rectangulaire allongé (10 mm), corps de
section circulaire fendu longitudinalement au niveau de la
pointe. Béal A XIX.5 (fig. 16, n° 3).
Déchet – L. 49,2 ; l. 27,2 ; ép. 10,2. Élément avec une face
plane, l'autre bombée à facettes ; seul un côté et une
extrémité sont découpés en quatre pans pour former un
cuilleron. La dépression longitudinale naturelle de l'os est
encore visible sur la face plane (fig. 4a, n° 3).
Aiguille – L. 119 ; diam. 6,3. Sommet conique de section
ovalaire avec chas rectangulaire allongé (14 mm), corps de
section circulaire décroissant vers la pointe brisée. Béal
A XIX,5.
Déchet – L. 32,4 ; l. 28 ; ép. 9,5. Pièce de forme
hexagonale ; avec une face plane et l'autre bombée à pans
obliques. Une cassure en biseau se trouve au niveau du
départ du manche (fig. 4b, n° 1).
Aiguille – L. 94,5 ; diam. 4,2. Brisée au niveau inférieur du
chas (rectangulaire ?), corps de section ovalaire devenant
circulaire vers la pointe.
Déchet – L. 60,3 ; l. 24,2 ; ép. 6,4. Cuilleron hexagonal,
avec une face plane, l'autre bombée avec facettes. Le
manche conservé en partie présente une section quadrangulaire et des facettes longitudinales. L'arrière de l'ébauche
est irrégulièrement travaillé (fig. 4b, n° 2).
Cuillère – L. 72,8. Inc. Brisée au départ du cuilleron ; pointe
asymétrique polie après cassure. Béal A XXV,1.
Cuillère – L. 130,2 ; diam. 6,2 ; ép. 2,8. Inc. Cuilleron
circulaire, corps de section ovalaire avec pointe brisée.
Cuill. 25,5 de diam. Béal A XXV,1 (fig. 5, n° 2).
Déchet – L. 78,5 ; l. 27. Cuilleron plein et manche
incomplet (en deux morceaux concordants). Facettes et
reprises de découpe (fig. 4b, n° 3).
Cuillère – L. 81,8 ; diam. 5,6 ; ép. 0,5. Inc. La partie
supérieure du cuilleron est aplanie comme refaçonnée
après cassure. Cuilleron très mince, partie inférieure
du manche brisée. diam. cuill. 26,7 x 24,5. Béal A XXV,1
(fig. 5, n° 1).
Déchet – L. 62,2 ; diam. 5. Portion d'os équarrie avec
renflement. Corps d'épingle ? (fig. 3b, n° 7).
Déchet – L. 95,5 ; l. 17,8 ; ép. 8,3. Portion d'os long,
découpée longitudinalement ; restes de canal médullaire
près de l'extrémité évasée (fig. 3b, n° 1).
Cuillère-sonde – L. 128,7 ; diam. 7,2 ; ép. 5,9. L'extrémité
en palette allongée est brisée. Le corps est orné d'un
ensemble de moulures torsadées encadré de moulures
transversales et de gorges. L'autre extrémité est en olive.
Riha Löffelsonde b (fig. 5, n° 3).
Déchet – L. 90,8 ; l. 12 ; ép. 9,5. Une extrémité pointue à
facettes avec reprise de découpe, corps à facettes (fig. 4d,
n° 1).
Déchet – L. 82,3 ; diam. 4. Portion d'os long à facettes peu
marquées et stries obliques.
Déchet – L. 70,5 ; l. 10,5 ; ép. 5,4. Ébauche de cuillère
allongée au sommet pointu avec départ de manche ;
facettes (fig. 4d, n° 3).
Déchet – L. 95,3 ; l. 15,7. Portion d'os long en partie
épannelée ; partie spongieuse conservée près d'une
extrémité (fig. 3b, n° 2).
Déchet – L. 62,2 ; l. 12,9 ; ép. 5,9. Extrémité triangulaire
à facettes (cuillère ?) et manche à facettes. Ébauche
possible de cuillère-sonde (fig. 4d, n° 2).
Déchet – L. 84 ; l. 27,8 ; ép. 7,6. Portion d'os long
découpée de forme triangulaire, avec irrégularités spongieuses sur une face.
Déchet – L. 66,5 ; l. 10,2. Moitié longitudinale d'un
cuilleron avec manche, facettes et reprises de découpe
(fig. 4b, n° 4).
Déchet – L. 91 ; l. 25 ; ép. 9,5. Portion d'os long découpée
de forme triangulaire avec irrégularités spongieuses sur
une face.
Déchet – L. 87,5 ; ép. 8,8. Cuilleron et manche brisés
longitudinalement, de section quadrangulaire ; facettes et
reprises de découpe (fig. 4c, n° 2).
Déchet – L. 42,6 ; l. 23 ; ép. 6,6. Portion d'os avec une face
lisse, l'autre spongieuse, bord découpé en 4 pans (fig. 3b,
n° 6).
Déchet – L. 98,2 ; l. 20. Cuilleron et manche, brisés à
moitié longitudinalement. Facettes et traces de reprises de
découpe (fig. 4c, n° 1).
Déchet – L. 78,2 ; l. 5,2 ; ép. 8,9. Cuilleron avec une face
plane et un dos bombé, le manche est conservé en partie
136
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Déchet – L. 52 ; l. 26,5 ; ép. 6,8. Cuilleron plein et départ
du manche brisé. Facettes (fig. 4b, n° 4).
traces de lime ou d'écouanne ? Objet inachevé. US 12130
(1re moitié IVe s.) (fig. 8, n° 3).
Élément de charnière – L. 33,9 ; diam. 24,7. Une
perforation circulaire latérale. Béal A XI,2.
Dé – L. 4,7 x 5,6. De petites dimensions, irrégulier ; les
ocelles font 1 mm de diamètre ; de fines stries sur les faces.
Béal B III. US 41001 (1re moitié IVe s. - début Ve ?)
(fig. 10, n° 7).
Élément de charnière – L. 35,2 ; diam. 34. Une perforation
latérale circulaire. Béal A XI,2.
Dé – L. 14 x 15,7. Surface polie, le chiffrage par ocelles ?
est usé sur certaines faces (3,1, 6). Chiffrage : 1, 2/, 6 h, 5,
3/, 4. Béal B III. H.S.
Élément de charnière – L. 36,6 ; diam. 33,3. Une
perforation latérale ; fendu longitudinalement. Béal A XI,2.
Élément de charnière – L. 41,4 ; diam. 27,8. Perforation
latérale. Béal A XI,2.
Déchet – L. 65 x 55. Plaque sans décor, avec des stries
sur les deux faces. Prélevée dans un coxal (?) de bœuf.
US 41021 (fin IIIe - début IVe s.) (fig. 10, n° 2).
Élément de charnière – L. 36,5 ; diam. 33. Inc. Brisé
longitudinalement au niveau de la perforation. Béal A XI,2.
Déchet – L. 76,2. Épiphyse de bœuf sciée avec appendice
de cassure ; une première rainure transversale de sciage
(large de 3 mm) est conservée. US 43130 (fin IVe - début
Ve s.) (fig. 10, n° 1).
Élément de charnière – L. 31,9 ; diam. 34. Une perforation
latérale. Béal A XI,2.
Épingle – L. 104,6 ; diam. 4,8. Sommet plat, corps de
section circulaire décroissant vers la pointe. Béal A XX,2
(fig. 6, n° 4).
Élément de charnière – L. 82,3 ; diam. 26,1. Inc. Une
extrémité brisée au niveau d'une des deux perforations
latérales ; fendu longitudinalement. Béal A XI,1. US 54015
(IIe-IIIe s.).
Épingle – L. 108 ; diam. 4,6. Sommet conique à facettes,
corps de section circulaire. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 3).
Épingle – L. 115,4 ; diam. 4,9. Sommet conique pointu à
facettes, corps de section ovalaire au sommet devenant
circulaire vers la pointe. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 6).
Élément de charnière – L. 121,6 ; diam. 26,6. Une
extrémité brisée au niveau d'une des deux perforations ;
elle porte trois rainures transversales avec résidus de
substance noire. Perforation de 9,5 mm de diamètre.
Stries tangentes au pourtour des deux perforations.
Métatarse de bœuf. Béal A XI,1. US 54015 (IIe-IIIe s.)
(fig. 8, n° 1).
Épingle – L. 96 ; diam. 4,4. Sommet conique à facettes,
corps de section ovalaire vers le sommet, devenant
circulaire vers la pointe. Béal A XX,3 (fig. 6, n° 5).
Épingle – L. 112,2 ; diam. 5,8. Sommet arrondi dans le
prolongement du corps. Béal A XX,4.
Élément de charnière – L. 33,4 ; diam. 26,1. Cylindrique
avec perforation latérale ; extrémités tournées. Béal A XI,2
US 72012.
Épingle – L. 55,1 ; diam. 4,5. Inc. Corps brisé à moitié
environ ; sommet arrondi. Béal A XX,4.
Élément de charnière – L. 25,8 ; diam. 23,2. Élément
court avec perforation circulaire (diam. 7). Béal A XI,2.
US 12130 (1re moitié du IVe s.).
Épingle – L. 70,4 ; diam. 3,5. Tête sphéroïdale et corps
renflé, tous les deux à facettes. Béal A XX,7.
Épingle – L. 57,2 ; diam. 3,3. Tête sphéroïdale. Béal
A XX,7.
Épingle – L. 69 ; diam. 2,9. Tête à facettes irrégulière
(diam. 4,1), corps de section irrégulière avec stries
obliques. US 29037 (mi-IVe - début Ve s.) (fig. 9, n° 2).
Épingle – L. 95 ; diam. 3,1. Tête oblongue, corps renflé ;
facettes sur les deux. Béal A XX,8.
Épingle – L. 42,4 ; diam. 6,3. Inc. Sommet orné de
rainures transversales (sur 7 mm) précédées d'une moulure
arrondie, corps renflé. Partie inférieure brisée. US 11226
(Ve-VIe s. ?).
Pion de jeux – diam. 19,4 ; ép. 5,8. Une face bombée ornée
de deux rainures marquées encadrant deux autres plus
légères ; au centre, petit creusement circulaire. Revers
lisse. Béal A XXXIV,2 (fig 6, n° 8).
Épingle – L. 79,1 ; diam. 4. Tête irrégulière en ogive à
facettes (diam. 7,4 x 8,4), corps très légèrement renflé
avec stries obliques régulières. US 29036 (mi-IVe - début
Ve s.) (fig. 9, n° 1).
Stylet (?) – L. 145 ; diam. 5,9. Corps de section ovalaire à
circulaire dont le renflement est souligné d'une rainure ;
une extrémité en longue pointe fine et arrondie, l'autre
brisée (fig. 6, n° 7).
Épingle – L. 80,7 ; diam. 3,4. Inc. Tête plate et circulaire,
corps renflé à facettes ; pointe brisée. Béal A XX,5.
US 54001.
Rue Jean-Jaurès, ancien Évêché (site n° 2)
Épingle – L. 63,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque au
sommet conique (diam. 5,3), pointe arrondie réutilisée
après cassure ; corps court. Béal A XX,5 US 41067 (fin
IIIe - début IVe s.) (fig. 10, n° 3).
Cuillère – L. 35 ; ép. 4. Inc. Départ du cuilleron circulaire
conservé et du corps. Béal A XXV,1 US 28006 (post.
destruction Maison A).
Dé – L. 10,3 x 9,4 x 8,8. Parallélépipède aux faces lisses ;
des rainures soulignent les arêtes. De fines stries obliques
sur les faces, parfois croisées et plus ou moins marquées :
Épingle – L. 55 ; diam. 4,2. Inc. Pointe brisée. Tête
sphérique à facettes ; corps de section ovalaire légèrement
137
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
renflé et à facettes. Béal A XX,7. US 12123 (fig. 32,
n° 4).
Peigne – L. 47,7 ; l. 70 ; ép. 9. Inc. Traverses avec décor de
rainures et d’ocelles, les rivets en fer sont oxydés. Plaques
dentées avec ocelles aux extrémités. Riha zweizeilige
Dreilagenkämme. US 1085.
Épingle – L. 92,5 ; diam. 3,9. Tête sphérique (4 x 4,6 mm) ;
corps de section ovalaire renflé près du col, pointe fine.
Béal A XX,7.
Peigne – L. 27. Plaque rectangulaire bordée de deux
rangées de dents cassées ; départ d’une perforation aux
extrémités. US 11200 (fig. 11, n° 1).
Épingle – L. 79,1 ; diam. 4,1. Tête sphérique (7,1 x 7,7 mm)
à facettes polies, corps légèrement renflé, pointe
asymétrique. Béal A XX,7. US 43130 (fin IVe - début
Ve s.).
Peigne – L. 21. Plaque à double denture avec perforation
près d’une extrémité ; une face brute, l’autre avec traces
de sciage. (fig. 11, n° 2).
Épingle – L. 101,1 ; diam. 4,2. Brisée en deux morceaux,
tête sphéroïdale (diam. 4,4 x 4,5) ; corps renflé et lisse,
pointe fine. Béal A XX,7. US 41115 (fin IIIe - début
IVe s.) (fig. 32, n° 3).
Îlot des Cordeliers (site n° 3)
Dé – L. 15,6 x 14. Entier, plein, chiffrage en partie
effacé : 1, 2 horizontal, 6I, 5, 4, 3. Faces 3 et 4 avec canal
médullaire plein. Béal B III. US 2195.
Épingle – L. 88,2 ; diam. 3,3. En deux fragments, tête
sphéroïdale (diam. 4,3 x 3,8). Béal A XX,7. US 12199
(Ve - mi-VIIIe s.) (fig. 32, n° 1).
Épingle – L. 77,4 ; diam. 3,9. Tête ovalaire, corps enflé,
pointe brisée. Béal A XX,8. US 251.
Épingle – L. 77,5 ; diam. 3,1. Tête à facettes (diam. 6,5 x
6). Corps dont le diamètre décroît vers la pointe. Béal
A XX,7. US 12199 (Ve - mi-VIIIe s.) (fig. 32, n° 2).
Jeton – diam. 13,9 ; ép. 2,4. Deux faces lisses, tranche en
deux pans obliques. Béal A XXXIII,1. US 2414.
Épingle – L. 100,4 ; diam. 4,1. Surface laissée brute, non
polie. Tête de diam. 6,9 x 6,7. Béal A XX,7. US 12199
(Ve - mi-VIIIe s.).
Jeton – diam. 14,1 ; ép. 3,1. Deux faces lisses, tranche en
deux pans obliques irrégulière. Sur une face, un graffito :
III. Béal A XXXIII,1. US 2413.
Épingle – L. 63,2 ; diam. 3,5. Inc. Tête de section circulaire
évasée au sommet pointu ; corps renflé, partie inférieure
brisée. Béal A XX,8. US 29033 (mi-IVe - début Ve s.)
(fig. 9, n° 3).
Jeton – diam. 14,8 ; ép. 2,2. Deux faces lisses, perforation
centrale, tranche arrondie. Béal A XXXIII,4. US 2037.
Manche de canif – L. 60,6 ; diam. 12,6. Tronconique ;
en deux morceaux concordants ; trace de tournage à
l'extrémité. US 2533 (fig. 21, n° 2).
Épingle – L. 37. Inc. Tête oblongue à facettes (6,4 x 6,6),
partie inférieure brisée. Béal A XX,8. US 12121 (1re
moitié du IVe s.).
Manche de couteau – L. 81,7 ; l. 24,2. Inc. De section
quadrangulaire, figure un chien couché les pattes arrière
repliées sous lui, présenté sur un socle au dos duquel
on voit une rainure large et peu profonde (repli de
la lame). Le canal médullaire de l'os a été poli. En
quatre morceaux concordants. US 2533.
Épingle – L. 103 ; diam. 2,6. Tête fusiforme ou en ogive
(diam. 4,1) allongée dans le prolongement du corps très
légèrement renflé et lisse. Béal A XX,8 var. US 61001
(fig. 32, n° 6).
Épingle – L. 86,2. Tête quadrangulaire à facettes, corps
renflé à facettes, pointe émoussée. Riha 12.21. US 41064
(fin IIIe s.) (fig. 10, n° 5).
Rue de la Marne (fouilles 1982-1984) (site n° 4)
Dé – L. 6,5 x 5,7. Inc., fendu à moitié environ. Face
conservée à 6 cercles pointés de 1,2 mm de diam., la face
portant 5 cercles conserve 2 cercles et le départ du cercle
central : le dé a dû se fendre au moment de la réalisation
du chiffrage. Les trois autres faces sont lisses et sans décor.
Objet inachevé (fig. 12, n° 8).
Épingle – L. 87,3 ; diam. 3,1. Tête cubique à facettes
losangiques (ht. 7 ; l. 5,6), corps très légèrement renflé.
Riha 12.21.2. US 41097 (fin IIIe s.) (fig. 10, n° 6).
Épingle – L. 58 ; diam. 3,1. Inc. Tête en deux disques
superposés (diam. 3 ; ht. 3), partie inférieure brisée. Riha
12.23. US 1034 (fig. 32, n° 5).
Déchet – L. 19,2 ; l. 6,8 ; ép. 6,4. Portion d'os de forme
parallélépipédique, aux faces lisses avec irrégularités,
extrémités avec stries fines obliques (lime ?). US 15004
(fig. 12, n° 6).
Jeton – diam. 12,2 ; ép. 4. Faces lisses, supérieure
bombée ; tranche à trois pans arrondie. Béal A XXXIII,1.
US 35000 (2e moitié IVe-Ve s.).
Lissoir (?) – L. 105,1 ; diam. 10,2. Portion d’os long facetté ;
une extrémité est en biseau dont la face plane est bien lisse.
US 12130 (1re moitié du IVe s.) (fig. 8, n° 2).
Déchet – L. 16,4 ; l. 2,6 ; ép. 5,8. Portion équarrie de
section quadrangulaire irrégulière. Une extrémité porte de
très fines stries. US 13023 (fig. 12, n° 5).
Médaillon (bois de cervidé) – diam. 53,5 ; ép. 7. Pierrure
brisée au niveau des deux séries de deux perforations
circulaires ; partie centrale bombée lisse avec rainures
concentriques en périphérie et téton central ; au revers
stries et surface polie. US 12085 (fig. 8, n° 6).
Déchet – L.16 x 7,3 x 6,3. Portion équarrie de section
quadrangulaire irrégulière. Une extrémité porte de très
fines stries. US 13023 (fig. 12, n° 7).
Déchet – L. 60,8 x 7,1. Baguette épannelée avec une
138
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
extrémité en pointe (avec une portion d'os brut pointue,
L. 50). US 13059 (fig. 12, n° 2).
Aiguille – L. 85 ; diam. 4,9. Inc. Sommet conique, chas
en 8. Pointe brisée. Corps de section ovale. Béal XIX,2.
US 1449 (2e moitié IIe s.) (fig. 16, n° 2).
Déchet – L. 16,5 x 8,1. Portion d'os de section ovalaire
épannelée et lissée ; stries obliques aux deux extrémités
(scie ?), l'une présente une esquille de cassure. US 13006
(fig. 12, n° 4).
Cure-oreille – L. 84,5 ; ép. 4. Inc. Pointe brisée, corps
renflé, palette circulaire inclinée. Riha. Ohr. e. US 1518
(2e moitié IIe s.) (fig. 25).
Déchet – L. 39,5 x 6,9. Portion d'os long épannelée
et appointée ; sciée à une extrémité. US 13006 (fig. 12,
n° 3).
Déchet – L. 51,9 ; l. : 32,1. Inc. Portion de diaphyse brisée
longitudinalement ; sciée aux deux extrémités. US 1349
(fig. 13, n° 6).
Déchet – L. 47,8 ; l. 23,9 ; ép. 15,4. Moitié d'une portion
d'os long épannelé dont l'extrémité a été arrondie par
enlèvements de matière. US 13023 (fig. 12, n° 1).
Déchet – L. 29,5 ; l. 6,8. Inc. à moitié. Partie transversale
d'un os long, canal médullaire brut. US 1019 (fig. 13, n° 4).
Déchet – L. 48,8 ; l. 34,2. Inc. dans sa hauteur ; portion de
diaphyse sciée à ses deux extrémités ; l'une conserve un
appendice de cassure. US 1248 (IIIe-IVe s.) (fig. 13, n° 5).
Déchet – L. 102 ; l. 30,4 ; ép. 11,2. Portion d'os dans
laquelle ont été découpées 4 pièces circulaires de 14 mm
de diamètre. Trois découpes sont proches, l'autre est plus
éloignée. L'intérieur des creusements présente un ressaut
indiquant une découpe en deux temps, à partir des deux
faces. US 16001 (fig. 12, n° 9).
Déchet – L. 85 ; diam. 26,8. Diaphyse d'os long taillée à
facettes longitudinales, nombreuses reprises de découpe.
US 1509 (fig. 13, n° 2).
Indéterminée – L. 39,3 ; l. 9,1. Fragment d'un élément
cylindrique ; deux gorges parallèles près d'une extrémité.
Diam. restitué 19 env. US 13070.
Déchet – L. 57,5 ; diam. 32,1. Ébauche d'élément de
charnière à facettes longitudinales, fendue dans sa hauteur
(c'est probablement la cause de son abandon par l'artisan).
US 1518 (2e moitié IIe s.) (fig. 13, n° 3).
Rue de la Marne, Anc. Gendarmerie (2001-2002) (site n° 4)
Déchet – L. 91,2 ; l. 57,5. Deux baguettes de section
quadrangulaire avec faces couvertes de stries obliques
(traces de sciage). US 1483 (fig. 13, n° 1).
Aiguille – L. 59,3 ; diam. 4,4. Inc. Sommet brisé au niveau
inférieur d'une perforation circulaire. Extrémité finale
réappointée grossièrement avec facettes ; corps de section
ovalaire. US 599 (10 av. - 80 ap. J.-C.).
Décor – L. 79,2 ; ép. 2,3. Fragment de plaque avec une
face rainurée et l'autre brute ; un trou de fixation. US 1837.
Élément de charnière – L. 117,3 ; diam. 26,7. Trois rainures
colorées de noir à une extrémité, deux perforations
latérales. Une entaille au niveau d'un trou. Béal A XI,1.
US 1449 (2e moitié IIe s.).
Couteau – L. 42,3 ; l. 13 ; ép. 6. Inc. départ du manche : de
section rectangulaire (plein ?) légèrement trapézoïdale.
Oxydation cuivreuse et départ d'une lame en fer droite
(oxydation) dans le prolongement du manche qui est brisé.
US 917 (Ier ou IIIe s.).
Élément de charnière – L. 119,4 ; diam. 26,4. Trois
rainures colorées de noir à une extrémité, deux perforations
latérales. Béal A XI,1. US 1449 (2e moitié IIe s.).
Élément de charnière – L. 22,3 ; diam. 18. Inc. Moitié
tronconique avec perforation circulaire à mi-hauteur ; deux
rainures près de chaque extrémité et une rainure centrale au
niveau de la perforation dans lesquelles une substance
noire est conservée. Béal A XI,2. US 331 (2e moitié Ier s.).
Élément de charnière – L. 70,5 ; l. 26,5. Inc. Extrémité
brisée portant deux rainures très altérées. Béal A XI,1.
US 1171.
Élément de charnière – L. 28 ; l. 21,6. Une perforation
latérale. Béal A XI,2. US 1524.
Indéterminé – diam. 15,2 ; ép. 3,6. Élément circulaire de
section plan convexe avec tranche oblique, perforation
circulaire centrale (diam. 3,5) ; face bombée lisse, revers
strié (façonnage). US 363 (2e moitié Ier s.).
Élément de charnière – L. 43,5 ; diam. 23,6. Inc. Brisé
longitudinalement. Béal A XI,2. US 1124.
Élément de charnière – L. 39 ; diam. 26,6. Une perforation
latérale. Béal A XI,2. US 1248 (IIIe-IVe s.).
Jeton – diam. 16,6 ; ép. 4,5. Deux faces lisses, profil en
deux pans obliques ; une face légèrement pointée au
centre. Béal A XXXIII,1. US 2403 (fin Ier s.).
Élément de charnière – L. 35,6 ; diam. 27,3. Une
perforation latérale, paroi opposée perforée. Béal A XI,2.
US 1369 (Ier-IIIe s.).
Stylet – L. 111,4 ; diam. 8,5. Inc. Corps renflé à mihauteur, puis s'amincissant vers la pointe arrondie. Une
extrémité brisée. Béal A XVIII,4. US 2486 (fin Ier s. av. début Ier s. ap. J.-C.) (fig. 17, n° 1).
Épingle – L. 85,6 ; diam. 6,4. Inc. Tête ovalaire, diamètre
égal à celui du corps de section ovale puis circulaire.
Pointe brisée. US 1449 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 8).
Quartier du parking du Calvaire (site n° 5)
Épingle – L. 74,4 ; diam. 3,6. Inc. Tête brisée, corps renflé.
US 1369 (Ier-IIIe s.).
Aiguille – L. 88 ; l. 9,5. Façonnée dans un os brut, chas
circulaire percé dans la partie évasée, pointe grossière,
corps de section triangulaire irrégulier. US 1661.
Épingle – L. 112,2 ; diam. 4,5. Corps de section ovalaire,
sommet composé d'une pointe à base triangulaire précédée
139
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
d'une partie de section quadrangulaire décorée d'incisions
croisées sur chaque face. US 1248 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 18).
Jeton – diam. 16,5 ; ép. 4,3. Jeton circulaire avec face
supérieure pointée, tranche en trois pans, un côté usé. Béal
A XXXIII,1. US 1868.
Épingle – L. : 127 ; diam. 6,2. Sommet conique ; Béal
A XX,3. US 2066 (IIIe-IVe s.).
Poinçon – L. 47,4 ; l. 15,2 ; ép. 6,5. Inc. Partie supérieure
façonnée dans un os long brut, sommet avec partie
supérieure conservant une zone spongieuse ; décor sur
trois faces d'incisions horizontales et obliques. US 1730.
Épingle – L. 49,6 ; diam. 5,2. Sommet légèrement conique,
corps diminuant vers la pointe brisée puis polie. Diam.
5,2 x 4,7. Béal A XX,3. US 1455 (IIIe-IVe s.) (fig. 30,
n° 15).
Rue des Écossais (site n° 6)
Épingle – L. 72,2 ; diam. 4,5. Sommet arrondi, pointe
brisée puis polie. Béal A XX,4. US 1198 (IIIe s.) (fig. 31,
n° 14).
Aiguille – L. 73,6 ; diam. 4,4. Sommet conique à facettes,
corps de section ovale, diamètre diminuant de la base
du cône vers la pointe, chas en 8 décalé. Béal A XIX,2.
US 21095 (2e moitié IIe s.).
Épingle – L. 45 ; diam. 5,2. Inc. Corps brisé, sommet dans
le prolongement du corps, arrondi. Béal A XX,4. US 1278
(IIIe s.) (fig. 31, n° 16).
Aiguille – L. 111,5 ; diam. 4,3. Sommet à facettes
grossièrement ogival, chas en 8, corps de section
polygonale du sommet jusqu'à la moitié de l'objet puis
de section circulaire jusqu'à la pointe fine. Légèrement
courbe. Béal A XIX,3. US 21095 (2e moitié IIe s.) (fig. 16,
n° 1).
Épingle – L. 38,8 ; diam. 2,9. Inc. Partie supérieure formée
d'une tête discoïdale irrégulière. Béal A XX,5. US 1248
(IIIe-IVe s.).
Épingle – L. 80,7 ; diam. 3,5. Tête sphéroïdale pointue,
corps renflé, pointe émoussée. Béal A XX,7. US 1550
(IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 5).
Épingle – L. 46,8 ; diam. 3,3. Inc. Tête approximativement
sphérique à facettes, corps brisé à moitié. Béal A XX,7.
US 2058 (IIe-IIIe s.) (fig. 31, n° 6).
Aiguille – L. 113,4 ; diam. 5,4. Corps de section ovale
légèrement polygonale brisé au sommet en biseau.
Diamètre diminuant régulièrement vers la pointe fine,
légèrement dissymétrique. En deux morceaux concordants
collés. Teinte verdâtre. US 21082 (Haut-Empire).
Épingle – L. 69,2 ; diam. 3,4. Inc. Pointe brisée, sommet
sphéroïdal irrégulier, corps à peine renflé. Béal A XX,7.
US 1008 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 3).
Anneau – diam. 22,6 ; diam. jonc 2,7. Brisé à moitié à
peu près. Surface lisse, de section circulaire. Guiraud 8a.
US 21051 (fig. 30, n° 21).
Épingle – L. 54,8 ; diam. 4. Inc. Partie inférieure brisée,
tête pointue, sphéroïdale au sommet. Béal A XX,7.
US 1602 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 7).
Cuillère – L. 119,5 ; diam. manche 3,9 ; ép. cuill. 1,2.
Cochlear à cuilleron brisé, bord plat avec stries obliques,
intérieur avec cercles concentriques ; le dos présente
des stries obliques plus ou moins profondes, dans le
prolongement du manche. Manche de section polygonale
avec de fines stries obliques sur toute sa longueur et
pointe brisée ; il se prolonge sur le dos du cuilleron par
deux rainures convergentes. Béal A XXV,1. US 21076 (2e
moitié IIe s.) (fig. 24, n° 1).
Épingle – L. 52,7 ; diam. 4. Inc. Corps renflé, brisé à
environ la moitié, tête sphéroïdale plus large que haute,
aplanie sur une face. Béal A XX,7. US 1038 (IIe-IIIe s.)
(fig. 31, n° 4).
Épingle – L. 42,1 ; diam. 3. Inc. Corps renflé, brisé environ
à la moitié, tête pointue sphéroïdale. Béal A XX,7. US 1244
(IVe s.) (fig. 31, n° 1).
Dé – L. 14,8 x 12,8. Dé cubique à chiffrage fait de doubles
cercles, certaines faces sont très usées voire illisibles (4,1,
6, 5). Jaunâtre. Chiffrage : 1, 2, 6I, 5, 4, 3/. Béal B III.
US 21095 (2e moitié IIe s.) (fig. 33, n° 1).
Épingle – L. 101,7 ; diam. 3. Corps renflé, tête irrégulière,
sommet pointu sphéroïdale. Béal A XX,7. US 1248 (IIIeIVe s.) (fig. 31, n° 2).
Décor – L. 49,2 ; ép. 5,3. Inc. Plaquette décorée de rainures
horizontales et obliques entre lesquelles sont disposés des
cercles pointés. US 1310 (fig. 35).
Épingle – L. 98,6 ; diam. 3,9. Corps renflé, tête au sommet
plat sur base arrondie “caliciforme”. Riha 12.17. US 1008
(IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 17).
Disque – diam. 20 ; ép. 2,4. Inc. au quart, lisse sur ses
deux faces et bords irréguliers. Jeton ? US 21095
(2e moitié IIe s.) (fig. 33, n° 7).
Épingle – L. 52,2 ; diam. 2,8. Inc. Partie inférieure brisée.
Tête formée de deux disques superposés, corps renflé.
Riha 12.23. US 1008 (IIIe-IVe s.) (fig. 31, n° 10).
Épingle – L. 57,5 ; diam. 3. Inc. Sommet conique, précédé
d'une moulure irrégulière, corps s'amincissant vers la
pointe brisée. US 1383 (IIe-IIIe s.) (fig. 31, n° 12).
Disque – diam. 20. Disque de forme irrégulière, tranche
au profil bombé, surface polie mais conservant
quelques irrégularités naturelles. Jeton ? US 21060
(fig. 33, n° 8).
Épingle – L. 54,6 ; diam. 4,6. Inc. Partie inférieure brisée.
Sommet sphéroïdal précédé d'une moulure dans le prolongement du corps. Type Riha 12.26.4. US 1005 (IIIe-IVe s.)
(fig. 31, n° 11).
Élément de charnière – L. 78,2 ; diam. 26,2. Cylindre avec
deux perforations latérales, trois rainures au niveau de l'une
d'elles ; une extrémité sciée, l'autre tournée. Béal A XI,1.
US 22026.
140
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Élément de charnière – L. 29,2 ; diam. 23,7. Inc. manque
un tiers dont la perforation ; paroi opposée avec creusement conique. Béal A XI,2. US 1079.
Épingle – L. 57,8 ; diam. 3,5. Inc. En deux morceaux
concordants ; pointe brisée. Béal A XX,5. US 21082
(Haut-Empire) (fig. 31, n° 14).
Élément de charnière – L. 42. Inc. à moitié environ. Béal
A XI,2. US 21073.
Épingle – L. 56 ; diam. 3,8. Inc. Tête discoïdale, pointe
brisée. Béal A XX,5. US 21006 (fin IIe s.) (fig. 31, n° 13).
Élément de charnière – L. 39,6. Une perforation latérale.
Béal A XI,2. US 21073.
Épingle – L. 37,4 ; diam. 3,7. Inc. Brisée à mi-corps.
Tête sphéroïdale. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du
IIe s.).
Élément de charnière – L. 31,9 ; diam. 27,7. Cylindre avec
une perforation latérale. Béal A XI,2. US 21093 (2e moitié
IIe s.).
Épingle – L. 55,3 ; diam. 3,3. Tête sphéroïdale. Pointe
courte retaillée après cassure. Béal A XX,7. US 21093
(2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 5).
Élément de charnière – L. 36,2. Une perforation latérale.
Béal A XI,2. US 21095 (2e moitié IIe s.).
Épingle – L. 76,7 ; diam. 2,6. Tête sphéroïdale, pointe
arrondie, corps presque droit. Béal A XX,7. US 21093
(2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 7).
Élément de charnière – L. 23 ; diam. 24,4. Cylindre avec
une perforation latérale, tourné aux deux extrémités. Béal
A XI,2. US 22062 (fig. 37, n° 7).
Épingle – L. 99,7 ; diam. 3. Tête sphéroïdale polie, corps
renflé. Béal A XX,7. US 21093 (2e moitié du IIe s.)
(fig. 31, n° 9).
Élément de charnière – L. 41,4 ; diam. 28,5. Cylindre avec
une perforation latérale. Béal A XI,2. US 23004.
Épingle – L. 100,5 ; diam. 2,5. Objet fin. Tête sphéroïdale
lisse, corps renflé pointe fine. Béal A XX,7. US 21093
(2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 10).
Élément de charnière – L. 34,8 ; diam. 27,7. Cylindre sans
perforation. Béal A XI,2. US 1569 (fig. 14, n° 1).
Élément de charnière – L. 39,9 ; diam. 25,2 ; diam. trou
0,88. Extrémité brisée en V. Béal A XI,2. US 21008.
Épingle – L. 69 ; diam. 3,9. Tête à peu sphéroïdale
équarrie sur un côté, à facettes très apparentes. Sommet
légèrement pointu. Corps droit, pointe large arrondie
(réutilisée après cassure ?). Objet grossier. Diam. tête
6,13 x 5. Béal A XX,7. US 21082 (Haut-Empire) (fig. 31,
n° 19).
Élément de décor – L. 70,6 ; diam. 42,3 ; ép. 5,2. Face
supérieure présentant en relief la scène suivante : un
personnage rondelet portant un bonnet de type phrygien,
ailé est debout sur un char à deux roues tiré par deux
bovidés (bige). Il s'agit d'un Amour aurige d'un attelage de
deux bovidés. Sur la face postérieure des traits obliques se
croisant et des traces de reprises de sciage. Une série de
quatre trous se distingue en bordure de la plaquette aux
endroits où elle brisée et de faible épaisseur, quatre autres
perforations ont été réalisées sans doute après cassure
plus au centre de la plaque. Les cassures périphériques
sont polies, ce qui atteste une utilisation postérieure
aux brisures. Aucune trace d'oxydation autour des trous.
US 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 34).
Épingle – L. 61,5 ; diam. 3,4. Inc. Tête circulaire à facettes
en partie polie. Corps avec facettes, pointe brisée. Béal
A XX,7. US 21083 (fig. 31, n° 2).
Épingle – L. 65,9 ; diam. 3,7. Inc. En deux morceaux
collés. Tête à facettes, corps avec facettes, pointe brisée.
Béal A XX,7. US 21082 (Haut-Empire) (fig. 31, n° 20).
Épingle – L. 82,9 ; diam. 3,7. Tête à facettes, col
irrégulier, corps à peine renflé. Pointe lisse en biseau
irrégulière. En deux morceaux concordants. Béal A XX,7.
US 21083 (fig. 31, n° 4).
Épingle – L. 101,9 ; diam. 5,6. Sommet légèrement
conique et poli, décentré ; corps de section polygonale
devenant oval vers la pointe, son diamètre diminue du haut
vers le bas, il est couvert de stries obliques. Béal A XX,2.
US 1310 (fig. 31, n° 11).
Épingle – L. 60,3 ; diam. 2,9. Diam. tête 5,3 x 5 ; ht. 4,5.
Pointe brisée en biais mais polie : sans doute utilisée après
cassure. Béal A XX,7. US 21006 (fin IIe s.).
Épingle – L. 115,9 ; diam. 9,7. Pointe moyenne fine et
dyssimétrique, peut-être retaillée après cassure. Béal
A XX,2. US 21054 (fig. 31, n° 12).
Épingle – L. 21,9 ; diam. 2,8. Inc. Brisée au premier
quart du corps, tête à facettes. Béal A XX,8. US 21093
(2e moitié du IIe s.).
Épingle – L. 78,1 ; diam. 1,8. En deux morceaux. Tête
discoïdale. Béal A XX,5. US 21093 (2e moitié IIe s.)
(fig. 31, n° 15).
Épingle – L. 76,9 ; diam. 3,2. Pointe asymétrique, réaménagée après cassure ? Béal A XX,8. US 21093 (2e
moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 1).
Épingle – L. 79,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque dont
la face supérieure est légèrement conique. Béal A XX,5.
US. 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 31, n° 16).
Épingle – L. 62,5 ; diam. 3. Pointe courte asymétrique
utilisée après cassure. Béal A XX,8. US 21093 (2e moitié
du IIe s.) (fig. 31, n° 3).
Épingle – L. 83,8 ; diam. 3,5. Tête en forme de disque dont
la face supérieure est conique et lisse, corps renflé, pointe
fine. Béal A XX,5. US 21093 (2e moitié IIe s.) (fig. 31,
n° 17).
Épingle – L. 44,5 ; diam. 3,8. Inc. Tête en ogive allongée,
corps renflé, brisée au premier tiers environ. Béal A XX,8.
US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 8).
Épingle – L. 58,7 ; diam. 3,3. Tête à facettes corps court,
141
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
pointe réutilisée après cassure. Béal A XX,8. US 21093
(2e moitié du IIe s.) (fig. 31, n° 6).
cuivreux. Lame en fer large très oxydée, brisée au niveau
de la soie et à sa pointe. L. lame en fer 76,5. US 1281
(fig. 21, n° 1).
Épingle – L. 54,6 ; diam. 3,9. Inc. Partie terminale brisée,
tête à facettes irrégulière. Béal A XX,8. US 21083 (fin
IIe s.).
Déchet – L. 32,5 ; l. 14,8. Portion longitudinale d'un
élément cylindrique ; conserve la trace comparable à celle
laissée par la perforation du trou latérale des éléments de
charnière dans la paroi opposée à celle-ci. Diam. restitué
24,5 env. US 2121.
Épingle – L. 40,7 ; diam. 2,9. Inc. Partie supérieure brisée,
corps de section plan-convexe puis circulaire vers la pointe
émoussée. US 21083 (fin IIe s.).
Décor – L. 34,7 ; l. 16,1 ; ép. 2,6. Fragment de plaque
prélevé dans la paroi d'un os long, décorée d'ocelles
(2 entières, 2 autres incomplètes). Emplacement d'une
perforation près d'un bord. US 2072.
Épingle – L. 66,6 ; diam. 5,7. Corps de section circulaire,
surface lisse, brisé au-dessus du renflement maximun du
corps, pointe arrondie.US 21083 (fin IIe s.).
Épingle – L. 77,4 ; diam. 2,8. Tête manquante, la cassure
est polie ; Corps brisé et fendu à moitié, section circulaire,
renflé au max. à 50 mm de la pointe, celle-ci est dissymétrique et légèrement arrondie. US 21006 (fin IIe s.).
Élément de charnière – L. 25,7 ; diam. 20,8. Petit élément
avec une perforation latérale, brisé au niveau où la paroi est
fine. Béal A XI,2. US 2121.
Peigne – L. 39,3 ; l. 11 ; ép. 4,5. Portion de baguette
centrale présentant une série de rainures transversales et
croisées grossières. Sur un bord, des incisions régulières
laissées par réalisation de la denture. Un rivet en fer
(L. 12,8) traverse la plaque. L'extrémité conservée forme
un arrondi irrégulier. US 1101 (fig. 15, n° 2).
Épingle – L. 29,5 ; diam. 2,2. Inc. Diam. tête 5 ; ht. 55.
Partie inférieure brisée, tête de section quadrangulaire avec
facettes en forme de cube allongé aux angles arrondis
et sommet bombé, corps de section polygonale dont le
diamètre diminue légèrement du col vers l'extrémité brisée.
Riha 12.21. US 21053.
Jeton – diam. 19,4 ; ép. 3,8. Mamelon central brisé sur un
tiers, deux rainures concentriques. Tranche en deux pans
obliques. Béal A XXXIII,5. US 1175 (fig. 33, n° 3).
Peigne – L. 17,8 ; l. 41,8 ; ép. 3,8. Inc. Plaque aux tranches
lisses avec sur les deux faces, une série d'ocelles irréguliers ;
double denture en partie conservée sur un côté. Reste un
rivet en fer près d'un bord. US 1132 (fig. 15, n° 1).
Jeton – diam. 18 ; ép. 3,3. Tranche droite, la face
supérieure porte une rainure périphérique et un bouton
central au milieu d'une dépression. Béal A XXXIII,6.
US 21095 (2e moitié du IIe s.) (fig. 33, n° 5).
Dégagement du Baptistère-Saint-Jean (site n° 11)
Épingle – L. 96 ; diam. 6. Inc. Partie supérieure incomplète
rainurée, précédée d'une moulure puis corps de section
ovalaire renflé, diminuant vers la pointe fine (en deux
morceaux concordants). US 21098 (IVe-Ve s. ?) (fig. 32,
n° 9).
Manche – L. 89,9 ; l. 21,2. Inc. manque un quart de sa
longueur, fendu à moitié. Cylindre légèrement tronconique
orné de moulures soulignées chacune d'une rainure sur sa
la moitié environ ; près de sa base la plus large, il est lisse
et décoré de rainures irrégulièrement réparties. À l'intérieur,
de petites traces d'oxydation métalliques subsistent.
US 21093 (2e moitié du IIe s.) (fig. 23, n° 3).
Épingle – L. 101,7 ; diam. 5,9. Inc. sommet brisé ; rainures
transversales ; corps renflé de section ovalaire à circulaire
vers la pointe. US 23027 (IVe-Ve s. ?).
Épingle – L. 55,3 ; diam. 3,5. Inc. Tête discoïdale au
sommet conique (7,2 x 6,9), corps renflé de section circulaire ; partie inférieure brisée. Béal A XX,5. US 31009
(fig. 32, n° 8).
Tube – L. 47,5 ; l. 10,6. Surface polie aux deux extrémités,
les bords sont arrondis. Emmanchement ? US 21050.
Emplacement du musée Sainte-Croix (site n° 7)
Épingle – L. 69. Inc. Tête ogivale rainurée torsadée,
précédée d'une moulure ; pointe brisée. Riha 12.10.
US 23036 (IVe-Ve s. ?) (fig. 32, n° 10).
Canif – L. 72,5 ; l. 21,2 ; ép. 9,8. Manche en forme de
dauphin. Lame en fer en partie conservée près de la base
du manche (fig. 22, n° 1).
Épingle – L. 83,2. Inc. Tête ogivale sur moulure. Pointe
brisée. Riha 12.11 (fig. 32, n° 11).
Élément de charnière – L. 31,3 ; diam. 28. Cylindre poli
en surface non perforé : inachevé ? Béal A XI,2 (fig. 37,
n° 1).
Épingle – L. 58 ; diam. 3,6. Inc. Tête quadrangulaire à
facettes losangiques et triangulaires, corps renflé de section
circulaire facetté ; partie inférieure brisée. Riha 12.21.
US 23000 (fig. 32, n° 7).
Chambre de Commerce (site n° 10)
Fusaïole (bois de cerf) – diam. 27,8 ; ép. 7,8. Pièce
tronconique, avec perforation circulaire centrale ; fines
rainures sur la tranche et rainures en biais sur la face la
plus large. US 23000 (fig. 16, n° 7).
Couteau (os et fer) – L. 49,9 ; diam. manche 16,7. Manche
en os tronconique orné de protubérances losangiques dont
le sommet est souligné d'une perforation circulaire (décor
en “pointe de diamant”) ; deux moulures encadrent une
gorge au premier tiers du corps. L'extrémité proximale
est quadrangulaire, lui est fixée une plaque en alliage
Manche – L. 72,2 ; diam. 13,5. Perforation centrale
jusqu'au premier tiers depuis l'extrémité la plus étroite.
142
I. Bertrand – Le travail de l’os et du bois de cerf à Lemonum (Poitiers, F)
Décor de deux séries de fines rainures transversales près de
l'extrémité la plus large, qui présente un léger creusement
circulaire central. US 21064 (IVe-Ve s. ?) (fig. 23, n° 1).
sur son pourtour puis un creusement en U avec bordure
saillante. L'extrémité la plus étroite est creusée de façon
excentrée. Inhumation 85 (2e moitié IIIe - début IVe s.)
(fig. 23, n° 2).
Rue de l'Ancienne Comédie, Ancien collège SaintStanislas (site n° 12)
Pyxide – ht. 41 ; diam. 24 ; ép. 3. Fond rapporté et
couvercle d'un diamètre inférieur à la boîte (21 mm),
surmonté d'un bouton (ht. 14). Profil bombé, décor de
trois rainures au sommet et à la base. Béal-Feugère 2.
Incinération 298 (fig. 26).
Peigne – Inc. et fragmentaire. La plaque dentelée est
maintenue entre deux plaquettes rectangulaires et ornée
d'incisions en bordure et sur la face bombée. Traces de
rivets en fer ; à une extrémité un trou circulaire. US 2051
(fig. 28, n° 1).
Provenance incertaine (collections du Musée SainteCroix)
Les Dunes (site n° 13)
Aiguille – L. 94 ; diam. 4,4. Sommet en cône allongé avec
chas circulaire ; pointe fine (fig. 16, n° 4).
Bracelet – diam. 75. Inc. Fragmentaire, de section ovale,
surface apparemment lisse sans décor ; très altéré. Type
Béal A XXX,2, Riha 3.29.2 et type Bertrand 1b1 pour le
haut Poitou. Inhumation 192.
Aiguille – L. 130,8 ; diam. 4,2. Sommet en cône allongé de
section ovalaire avec un chas rectangulaire encadré de
perforations circulaires (fig. 16, n° 5).
Canif – L. 73,5. Objet très altéré, manche décoré de gorges
et de moulures, brisé en plusieurs morceaux ; lame courte
et large en fer avec virole en alliage cuivreux, maintenue
par un rivet. Inhumation 20 (IVe s.) (fig. 22, n° 3).
Aiguille – L. 125,5 ; diam. 5,7. Sommet plat et arrondi
avec chas rectangulaire encadré de deux perforations ;
pointe brisée réutilisée (fig. 16, n° 6).
Couvercle de pyxide (?) – diam. 25,2 x 24,9 ; ép. 3. Face
supérieure ornée de deux gorges concentriques peu
profondes et d’une moulure à mi-corps et en périphérie ;
face opposée plane marquée de fins cercles concentriques
(fig. 27).
Canif (os) – L. 46,4. Manche brisé à une extrémité et
fissuré, teinté par l'oxydation métallique. Décor évoquant
deux ailes repliées de part et d'autre d'un corps (?) ; vers le
raccord avec la lame, deux moulures transversales sont
séparées par une gorge en V. L'extrémité de section ovale
était entourée d'une virole en bronze, maintenue par un
rivet. Reste sur 25 mm de long, la lame en fer repliée le
long du manche dans une fente ménagée dans la face plane
du manche. Incinération 218 (IIe s.) (fig. 22, n° 2).
Cuillère – L. 113,6 ; diam. 3,6. Cuilleron avec décor de
traits croisés sur sa face interne et externe ; arêtes visibles
sur le cuilleron et stries sur le corps (fig. 24, n° 2).
Cuillère – L. 92,6 ; diam. 5. Ligula dont le cuilleron
conserve des stries sur sa face externe ; corps à facettes
brisé (fig. 24, n° 4).
Cure-oreille ou stylet – L. 85,5 ; diam. 3,1. Sommet en
forme de pied de biche précédé de rainures transversales
et obliques. Musée de Poitiers : A884.10.145. Riha Ohrlöffelchen a. Incinération 98 (fig. 19, n° 4).
Épingle ou stylet ? (os) – L. 101. Sommet en forme de
main droite tenant des tablettes quadrangulaires accolées,
précédé d'un ensemble de moulures torsadées. Corps de
section ovalaire puis circulaire vers la pointe (fig. 19, n° 2).
Épingles (4 exemplaires) –
L. 161 ; diam. 4,9. Tête conique moulurée recouverte d’or
d'un diamètre inférieur à celui du corps. Béal A XX,14 ;
L. 148 ; diam. 6,6. Tête arrondie moulurée recouverte d’or,
d'un diamètre inférieur à celui du corps. Béal A XX,14 ;
L. 144 ; diam. 6. Inc. Pointe brisée. Tête conique moulurée
au diamètre inférieur à celui du corps, recouverte d’or.
Béal A XX,14 (fig. 32, n° 13) ;
L. 71,5 ; diam. 6. Inc. Partie inférieure brisée. Tête conique
moulurée d'un diamètre inférieur à celui du corps,
recouverte d'une feuille d'or. Béal A XX,14 ;
Inhumation 266.
Plaque à appendice (os) – L. 162,4 ; l. 24,1 ; ép. 4,6. Plaque
rectangulaire de section plan-convexe ; un appendice en
amande à une extrémité (L. 27,5 ; l. 24,5), dégagé du reste
par deux gorges en V. Faces avec stries obliques. Béal B XI
(fig. 20, n° 2).
Stylet – L. 114,9 ; diam. 10,2. Tige de section circulaire
lisse avec un ressaut à mi-hauteur. Une extrémité cassée
légèrement. Pointe retaillée par facettes grossières. Type 1
(fig. 17, n° 2).
Stylet – L. 77 ; diam. 4,1. Une extrémité oblique au profil
en biseau. L'autre à base assez large se termine par une
petite pointe arrondie. Corps de section ovale devenant
circulaire près de l'extrémité finale. Type 2 (fig. 17, n° 5).
Épingle – L. 98,3 ; diam. 2,2. Trouvée avec 19 autres de
forme et de calibre identiques ; 13 sont complètes, 6 sont
incomplètes. Béal A XX,8. Inhumation 180 (IIIe s.)
(fig. 32, n° 12).
Stylet – L. 128,2 ; diam. 6,2. Le sommet oblique
prismatique est précédé d'un léger rétrécissement du
diamètre du corps de section circulaire. La pointe large
arrondie est précédée à 6,5 mm d'une rainure transversale
marquée sur la moitié du diamètre. À 28 mm du sommet
Manche – L. 78,6 ; diam. 20,3. Corps tronconique orné
de moulures arrondies sur toute sa longueur, les deux extrémités sont précédées d'une moulure plus large légèrement
concave. L'extrémité la plus large présente un creusement
143
Le travail de l'os, du bois de cerf et de la corne à l'époque romaine : un artisanat en marge ?
figure une rainure transversale. Objet brisé en deux
morceaux, restitué. Type 2 (fig. 17, n° 4).
diamètre décroît régulièrement vers la pointe conique.
Quelques zones d'os brut sur le corps de l'objet. Diam. min.
corps 1,7 x 1,9 (fig. 19, n° 3).
Stylet – L. 107,8 ; l. 7,2 ; diam. 4,4. Spatule prismatique
(ht. 11,5) au sommet légèrement oblique. Le corps de
section ovale est renflé au maximum à partir de la moitié
et pendant 50 mm environ. Des stries transversales figurent
sur une face du stylet ; elles se prolongent sur le départ du
corps. Diam. du col 3,6 x 4,4. Type 3 (fig. 18, n° 1).
Roche-La-Chauvinerie (La)
Cuillère – L. 34,8. Inc. Partie du manche et cuilleron ; Béal
A XXV,1. Musée Sainte-Croix A.887.13.7 (fig. 24, n° 3).
Stylet – L. 81,1 ; l. 4,5 ; diam. 3,1. Sommet oblique dégagé
du corps, en forme de prisme (ht. 5,5). Corps de section
ovale, renflé au maximum à 32 mm du col, portant des
facettes de façonnage. Pointe brisée. Diam. du col 2,1 x 2.
Type 3 (fig. 18, n° 2).
Hôpital-des-Champs, quartier Montierneuf
Épingle – L. 145,3 ; diam. 5,2. Sommet figurant une main
tenant deux tablettes accolées, poignet précédé d'une
moulure ornée de rainures obliques. Teintée de vert. En
deux morceaux collés. Béal A XXI,7. Musée Sainte-Croix
S.A. 198 (fig. 19, n° 1).
Stylet – L. 62,3 ; l. 9,6 ; diam. 5,6. Inc. Sommet en forme
de spatule prismatique (ht. 10), dont le raccord avec le
manche est marqué par des encoches irrégulières. Corps
de section polygonale, l'extrémité finale est brisée 18 mm
environ au-dessous d'une rainure transversale en V. Type 3
(fig. 18, n° 3).
Plaque à appendice (os) – L. 123,5 ; l. 26,2 ; ép. 5. Plaque
rectangulaire de section lenticulaire, aux angles et tranches
plus ou moins arrondis, son appendice est presque ovale
perforé en son centre. Les deux faces portent des stries
obliques parallèles croisées, la face la plus bombée conserve
des irrégularités. Musée Sainte-Croix A.836.27.1.76
(fig. 20, n° 1).
Stylet – L. 119 ; l. 15 ; diam. 7. Sommet prismatique ; base
bombée précédée d'une gorge en V dissymétrique et
d'une moulure au pourtour irrégulier, portant des rainures
obliques. Le corps de section circulaire est légèrement
renflé à sa moitié. La pointe fine est précédée d'une
diminution brusque du diamètre du corps. Ht. spatule 11,5 ;
ht. pointe 13 ; ht. du décor 15. Type 3 (fig. 18, n° 4).
Hôtel-Aubaret
Épingle – L. 60,6. Inc. Tête approximativement circulaire,
sommet conique, corps renflé, partie inférieure brisée
puis utilisée (usure). Béal A XX,5. US 2049, période 3,
phase 5.
Stylet – L. 93,4 ; diam. 8,7. Traces tout le long du corps,
stries fines, longues, droites et obliques. Corps cylindrique
irrégulier dont le diamètre diminue près de la pointe et au
raccord avec la tête. La tête est en forme de prisme. Diam.
du col 6,1 x 5,9 ; ht. de la tête 5. Type 3 (fig. 18, n° 5).
Voie André-Malraux (Pénétrante Est)
Épingle – L. 75,5 ; diam. 2,5. Tête discoïdale et corps
renflé courbe. Béal A XX,5.
Stylet – L. 126 ; l. 9,9 ; diam. 6,5. Sommet en palette
arrondie. Corps de section ovale puis circulaire, dont le
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